Sympa ce film.
On reste un peu sur sa faim, sans doute parce que Ozon ne cherche jamais vraiment à faire monter la tension ; il propose un rythme très 'humain', tant pour le thriller de famille que pour aborder la vieillesse. Car si l'auteur se laisse porter par son plaisir du polar, il propose avant tout des personnages de vieux comme il en faudrait plus. C'est-à-dire qu'il se refuse à les montrer fragile, sénile ou encore merveilleux, sympas, parfaits. Non, ce sont des êtres humains avec ceci de particulier qu'on a tendance à les magnifier alors qu'ils ont très bien pu faire des bêtises dans leur jeunesse. Bon, ici, les bêtises n'en sont pas tellement, disons que c'est une question de moeurs, et rien n'est approfondit donc on ne sait pas réellement si la mère a été injuste envers sa fille ou pas. Mais peu importe, avec ce secret on comprend que les grands parents ont eu une vie et qu'ils continuent d'avoir leurs propres tourments. C'est un peu comme l'image des profs, les élèves nous imaginent difficilement en train de nous amuser (enfin c'est un peu moins vrai de nos jours qu'il y a 50 ans).
La mise en scène est sobre. Pas de recherche esthétique mais une maîtrise de la caméra ; et ainsi donc malgré un décor gris la plupart du temps, ce film est bien plus cinématographique que des tas de films sociaux indé avec Isabelle Huppert par exemple. Le découpage est donc efficace, le montage aussi ; la BO passe bien. Les acteurs sont très bons.
Notons une petite ambiguïté sur l'homosexualité ; l'auteur n'insiste pas trop sur les sexualité des deux personnages masculins principaux, mais on pourrait facilement supposer qu'ils sont gays, déjà parce que le fiston il va faire un tour dans un parc la nuit où les mecs semblent un peu proches, ensuite parce que le petit fils est un peu trop sensible une fois adulte surtout, et enfin pour les nombreux regards échangés à la fin entre le fils et le petit fils (pour ceux qui ne connaissent pas le film, il ne sont pas de la même famille).
Bref, chouette petit drame.