Le film de Dwan sorti en 1954, "Quatre étranges cavaliers", est une variante du "train sifflera trois fois" tourné quelques années plus tôt. Là aussi, un homme se trouve abandonné par la ville qui l'encensait jusqu'alors pour faire face aux "quatre étranges cavaliers" venus l'arrêter pour meurtre et vol. Et ce sera seulement 2 femmes, sa fiancée, fille de riches propriétaires aidée par son ancienne maîtresse, entraineuse dans un saloon, qui lui conservent leur confiance et qui seront ses seuls soutiens.
Mais le point important du film de Dwan est sa portée politique par ses allusions au Maccarthysme. Le faux-marshal fédéral, qui s'appelle comme par hasard McCarthy, s'attache à ruiner la réputation de Dan Ballard (John Payne) aux yeux de la ville à l'instar des dénonciations et passages devant la commission des activités anti-américaines conduisaient la personne épinglée au chômage, à la mise à l'écart, à l'exil et parfois même au suicide.
Comme un symbole, l'action du film a leu un 4 juillet, date de la fête de l'indépendance des USA. Comme un symbole aussi, la balle salvatrice va frapper par ricochet sur la cloche de l'église qu'on pourrait considérer comme une Liberty Bell.
Là aussi, il y a unité de temps, l'action ne dépasse pas deux heures et il y a unité de lieu. Comme souvent chez Dwan, le film est tourné à petit budget mais met en scène des personnages et un sujet fort intéressants. Plusieurs scènes sont remarquables : l'arrivée des 4 cavaliers dans la ville qui s'apprête à fêter la fête nationale et un mariage, le plan à plusieurs champs de la scène du mariage