J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. Elle a touché l'être sensible et le mélomane que je suis. Je voue un culte au piano, cet instrument aussi magnifique qu'il est exigent. Comme le disait Kandinsky : « Les couleurs sont les touches d'un clavier, les yeux sont les marteaux, et l'âme est le piano lui-même, aux cordes nombreuses, qui entrent en vibration. »
J'ai été vraiment impressionné par le jeu des deux actrices principales. Leurs interactions, les jeux de regards, les sourires qu'elles s'adressent, quelques fois, sont d'une intensité incroyable et ne laissent pas indifférent.
Alors, certes, c'est un film un peu prévisible dans le déroulé de l'histoire et dans les sentiments qu'il génère. Ces deux femmes sont en conflit au départ et vont finir par s'apprivoiser l'une l'autre... Oui, mais c'est tellement bien joué. Il se dégage une sincérité et une force de leur jeu qui sont vraiment stupéfiantes.
Traude Krüger est à la fin de sa carrière de professeur de piano dans une prison allemande. Elle est rigide, attachée à ses valeurs, et nostalgique de l'amour (interdit) de sa vie morte il y a longtemps, à la fin de la guerre.
Jenny Von Loeben, est une jeune prisonnière très violente, sociopathe, accusée de meurtre et abusée pendant son enfance. Elle possède un don pour la musique et c'est cette musique qui va les lier. La scène de fin, époustouflante et magistrale, montre à quel point elles le sont.
L'enseignante, décelant ce don incroyable, aura donc en tête, comme dernier défi dans sa vie, de présenter la jeune femme à un concours réputé, pour l'amour de la musique comme elle le répète à de nombreuses reprises. Elle ne se découragera jamais malgré le traitement que la jeune élève lui réserve parfois.
Je ne connais pas du tout le cinéma allemand mais des films comme celui-là j'en redemande. Une vraie bonne surprise qui tire parfois des larmes et qui fait oublier quelques faiblesses, peu importantes au final.