Je vois ce film juste après Vaincre ou Mourir, et le changement est radical (et réjouissant).
Après avoir vu un film aussi creux, les qualités de celui-ci n’en sont que plus remarquables. Déjà, élément régulier des films de Tavernier, les dialogues sont de grande qualité, amusants, souvent avec des sous-entendus, bref une densité vraiment appréciable, et qui suffirait à rendre le film plaisant. Le tout est d’ailleurs très bien porté par tous les acteurs, Rochefort en tête.
En fait cette qualité des dialogues peut être élargie à tout le film: une densité, une épaisseur globale à chaque scène, qui fourmille de détails, d’ambiguïté morale et esthétique (jonglant entre comédie grotesque et intrigue politique).
Cela offre une saveur particulière à tout le film, une atmosphère unique: rare sont les longs-métrages à pouvoir, au beau milieu d’une scène satirique et légère de libertinage décadent, soudainement vous émouvoir par un simple plan sur le visage empli de mélancolie de Noiret, ou sur les yeux lumineux de Christine Pascal.
Et puis y’a Gilles Servat qui chante en breton et ça, c’est forcément sublime.