Les cadres et cadres supérieurs (distinction importante dans un système très hiérarchisé) d'une société d'assurance sont invités dans la maison de campagne de leur patron André Joeuf (Jean Poiret), un sale type arrogant et méprisant. Pour quel raison?
La grinçante comédie de Denys Granier-Deferre est un véritable jeu de massacre prenant pour cibles les cadres qui, pour maltraités qu'ils sont, de façon caricaturale dans le cas présent, témoignent d'une telle veulerie qu'on est peu enclin à les plaindre. Les auteurs ne nous présentent pas seulement des cadres dociles jusqu'à la soumission mais aussi des hommes et des femmes individualistes, obsédés par les questions de préséance et de salaire. Sont-ce eux, personnages mesquins ou insignifiants, ou bien leur patron leur assénant camouflets et humiliationsqui méritent le mépris? ce rapport pervers trouvera un dénouement outrancier mais savoureux.
Cette charge ironique et cruelle contre un certain milieu du travail est plaisante mais pas complètement réussie ou aboutie. En effet, la relative bizarrerie qu'introduisent certaines attitudes ou quelques personnages
(Piccoli en témoin extérieur qui s'invite à la "fête")
déconcertent plutôt qu'il nuancent ou précisent la satire.