Astier, connu essentiellement pour son excellent Kaamelott, à l'écriture innovante et percutante, propose un spectacle seul en scène où il campe Jean-Sébastien Bach donnant un cours de solfège à la plèbe de son gourbi de province du Saint-Empire.
Un personnage célèbre, revisité, on pourrait croire que l'inspiration lui manque et qu'il va nous refaire un second Kaamelott, ne resterait qu'à choisir quelle saison (les enchainement de sketches des premières ou la revue sérieuse de la geste des dernières ?) mais que nenni ! Si Astier reste dans son registre du langage fleuri, grossier mais jamais vulgaire, il donne un récital original, abordant les différentes facettes d'un des plus grands génies de l'histoire de la musique et étudie les mystères qui l'entourent. Comment un tel compositeur, accouchant pour chaque dimanche d'une pièce qu'un autre se damnerait pour écrire une fois dans sa vie, a pu rester dans le trou qu'était Leipzig et ne pas être dans les plus prestigieuses cours ? Comment consacrer à Dieu ses plus belles composition alors que celui-ci lui reprenait ses gamins un par un?
Alexandre Astier alterne les scènes entre un Bach désabusé, lassé de faire un cours de solfège de haute volée à des rustres qui ne connaissent rien à la musique, et un Bach déprimé, alcoolisé, faisant part de ses états d'âme lors des enterrements de ses enfants.
Et sur la forme, quelle maitrise ! Clavecin, viole de gambe, tableau noir, Astier nous fait des démonstrations limpides et millimétrées. On sent sa passion pour le solfège et l'héritage de ses jours passés au conservatoire.
Un grand plaisir à voir et à entendre, en espérant d'autres travaux du même acabit.
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