Alexandre Astier est l'une de ces personnalités détestable que j'éxècre au plus haut point ... Il m'énerve passablement pour une raison très simple, il est talentueux au delà du raisonnable. Et, circonstance aggravante, dans plusieurs domaines.
En plus, il est lyonnais et ça se voit puisqu'il nous colle ses sauciflards à peu près partout!
On le connaissait donc en roi bougon, entouré d'une horde de bras cassé, plus enclin à se faire leurs petits frichtis qu'à rechercher le Saint Graal. Son Kaamelot, outre un humour potache et une approche irrévérencieuse de l'épopée Arthurienne, était un modèle d'exactitude, collant au plus près aux différents évènements conduisant à la découverte du précieux godet.
Dans ce spectacle, il endosse le rôle d'un autre géant : J.S. Bach.
Astier fait du Astier et le compositeur allemand se révèle un être passablement autoritaire, bien au dessus de la mêlée, sûr de sa supériorité (en même temps, c'est Bach quand même!).
Tant mieux, on l'aime dans ce registre.
Il reste tout de même un être fragile, qui aime ses contemporains (si, si) et qui essaie par tout les moyens de les sortir de la fange ou ils s'ébattent.
En jouant sur 2 tableaux dans une mise en scène certes peu subtile mais qui a le mérite de poser clairement la dualité du personnage, on découvre entre 2 leçons de musique arides et hilarantes un homme meurtri et on comprends mieux son ressentiment.
Outre un jeu d'acteur impeccable, Astier nous fait découvrir une autre facette de son talent en jouant quelques airs au clavecin ET au violoncelle. Le mec est balaise, faut pas tortiller.
"Que ma joie demeure" est donc un spectacle à voir, même si on est pas fan de Kaamelot, même si la musique classique on n'apprécie que dans les pubs, et même si Bach n'évoque chez nous qu'un diplôme de fin d'études secondaire.
C'est une pièce intelligente, qui ne prends pas les spectateurs pour des débiles et ça change beaucoup du médiocre habituel.
Merci Monsieur Astier!