Pour son deuxième long-métrage seulement en tant que réalisateur, le jeune scénariste Joseph Mankiewicz cherche encore son style, et "Somewhere in the Night" n'est pas son œuvre la plus personnelle, loin s'en faut.
Archétype du film noir des années 40, à l'instar de "The Maltese Falcon" ou "Double Indemnity" (auquel le film fait d'ailleurs une référence directe), le récit met aux prises un homme désemparé à la poursuite de son passé (avec voix-off introductive à la première personne), un duo de femmes fatales et une galerie de méchants qui se dressent sur le chemin du héros.
D'ailleurs les protagonistes sont si nombreux et l'intrigue tellement alambiquée qu'elle pourra évoquer "The Big Sleep" de Howard Hawks, tourné la même année, qui constitue une sorte de référence ultime en la matière.
Pourtant, à la différence de son glorieux concurrent, le scénario de Mankiewicz se révèle plutôt cohérent et finit par retomber sur ses pattes, à l'issue de péripéties certes multiples et complexes, agrémentées de rebondissements spectaculaires, plus ou moins surprenants selon les cas.
Des indices mystérieux, de nombreux coups de théâtre et un dénouement inattendu figurent donc au programme de ce plaisant mais un brin anecdotique "Somewhere in the Night", qui manque peut-être d'une tête d'affiche plus charismatique (ici le méconnu John Hodiak) et d'une figure féminine marquante pour se distinguer de la concurrence.