Depuis les années 2000 il existe une très belle vague du cinéma fantastique espagnol. Avec des œuvres très belles, très nobles qui sont devenues de véritables références au fil du temps comme « Les Autres », « L’orphelinat ». Et c’est justement avec le réalisateur de ce film, que Juan Antonio Bayonan nous revient en 2017 avec « Quelques minutes après minuit » et des moyens hollywoodiens de qualité. Le bougre n’a pas vendu son âme diable, tout est réussi. Sa créature est magnifique, vraiment une des plus belles de ces dernières années au précise, je précise que cet arbre géant n’est pas contrairement à ce que l’on peut penser, proche de Groot, mais elle a le prestige des « monstres » du jeu vidéo « Shadow of colossus »Le monstre est majestueux. Les passages d’animations narrant les 3 histoires de la créature sont d’un point de vu technique et dynamique virtuoses et dans le fond m’ont rappelé des questionnements « moraux » proche de Zadig de Voltaire. Et surtout, le réalisateur maintient sa qualité sur l’ « intime » : les rapports humains et psychologiques sont brillants, touchants et magnifiquement complexes. Il parvient à nous faire vivre quelque chose de très rare au cinéma, la perte de l’être cher à hauteur d’enfant, c’est réellement bouleversant. Finalement on peut presque y voir un diptyque avec le film « l’Orphelinat » : une relation très intense entre la maman et le fils, dans le premier film c’était l’enfant qui était malade et dans celui-ci c’est la mère ; on y retrouve ses obsessions : l’imaginaire pour accepter la dure réalité et cette crainte de ce qui se trouve derrière la porte……. Le film est sur la peur, le produit de la peur qui est souvent le déni que ce soit pour enfant ou adulte qui est le véritable fil rouge de ce film. Le film est également une très belle déclaration d’amour aux freaks, aux montres, avec des petits clins d’œil à Frankenstein, à King Kong, ces grands monstres du 7ème Art qui nous questionne sur notre humanité. C’est une claque au niveau de la réalisation, une claque sur les thèmes mais il faut aussi dire que c’est incroyablement bien joué, le gamin, Lewis MacDougal est très prometteur, la complexité de son personnage est du jamais vu pour un enfant. Partie spoil, la dernière scène de l’hôpital m’a ému au plus haut point et m’a versé ma petite larme, elle m’a donné un vertige émotionnel, quand le héros va affronter sa peur, là un monde s’effondre dans les yeux de l’enfant. C’est ce même vertige que l’on retrouve dans l’inconscient de l’enfant au début du film sous la forme d’un cauchemar, ce même vertige lors de la chute fatale de King Kong dans sa version des années 30 qui interpelle le gamin. Ce même vertige lorsque l’enfant raconte son histoire à la créature et que celle-ci le sauve. Un maelstrom d’émotion Si vous avez aimé, « l’Orphelinat », « le Labyrinthe de Pan », « Morse », « Child of light » « A.I. (intelligence artificielle) », foncez voir ce chef d’œuvre !!!!!!!!!!