"Qui a peur de Virginia Woolf?", c'est d'abord un film très fameux (pour ne pas dire culte), un titre, un synopsis et une bande-annonce qui intriguent. Alors, je suis partie en ne connaissant quasiment rien sur ce film si ce n'est qu'il y avait Elizabeth Taylor et Richard Burton au casting donc de très bonnes raisons de me lancer dans ce film adapté d'un pièce de théâtre (sans rapport direct avec Virginia Woolf, si ce n'est cette phrase énigmatique qui sert de titre et que les personnages répètent). Mais plus on cherche des explications à ce qui nous interroge dedans, plus il se dérobe et déroute.
Une tentative un peu dangereuse, d'ailleurs, d'autant plus que c'est un huis clos et avec un nombre de personnages très limité. Un pari qui rend cette œuvre intéressante. Cependant, la plus grande réussite de ce film c'est dans son atmosphère « angoissante » et intrigante des premières scènes qui portent, d'emblée, je pense, et dans ce mélange avec des doses d’humour mais avec une pointe de cynisme et d’humour noir. Réussite, également, dans le portrait de ces personnages tourmentés, simplement humains, off course, avec de la profondeur et des petits secrets qui n'en sont pas vraiment.
Et - excusez le pléonasme énorme qui va suivre - Liz Taylor, en particulier, est réellement génialement géniale…. (aussi talentueuse soit-elle, il n'y a qu'en la voyant dans le rôle de la reine des reines que j'avais ressenti quelque chose de semblable en face de son jeu) dans ce rôle ou plutôt habitée par lui au point d'atteindre des sommets, si elle ne les avait pas déjà atteints ^^ Autrement dit, c'est là où l'on voit que ça ne s’appelle pas de la vraie performance à Oscar pour rien mais le duo Richard Burton/Liz Taylor est toujours aussi égal à lui-même en virtuosité comme en théâtralité.
Bon, évidemment, la dynamique entre les quatre seuls personnages, entre autres, fait l'intérêt de ce film mais aussi le traitement d'une intrigue qui semble très peu fouillée, au premier abord, mais ce qui est le plus intéressant, à mon sens est le magnifique psychologique dans cette adaptation de pièce de théâtre avec ce titre qui titlle encore un petit chouia quand on finit le film surtout que la dernière scène reboucle dessus mais on a bien une atmosphère, un scénario qui pourrait venir d'un écrit de Virginia Woolf avec ces répliques qui sont presque l'équivalent cinématographique de son Stream of Consciousness (si jamais ce procédé peut se mettre en scène ou avoir un équivalent dans la mise en scène).
Et surtout la manière que les acteurs ont de manier les mots, j’adore. (même si des fois, ça veut un peu rien dire. c'est que leurs personnages sont un petit peu saoûls...et que ça finit par faire un peu tourner la tête, au final...).
Pour accompagner ce réel voyage au bout de la nuit, on retrouve les belles musiques d’Alex North, que j'avais beaucoup aimées dans le Cléopâtre, d'ailleurs. celles-ci renforcent superbement bien l'atmosphère que Mike Nichols essaye de créer.
Après avoir le film, je ne sais plus si j'ai envie de "rire" ou de pleurer tellement on est baladés entre les émotions dans ce film. (c'est quand même un plus de l'ordre du tragique, quand même: la révélation finale, en faisant partie.) . Je ne vais pas spoiler (parce que tout le jeu psychologique ou une grande partie de celui-ci repose sur cette révélation finale) mais le calme avec lequel le personnage de Burton la fait c'est juste....incroyable.
En fait, tout ce qu'il y a réellement à dire sur ce film c'est : "Elizabeth Taylor et Richard Burton. Et après ça, incroyable!" ce qui résume parfaitement mon sentiment devant ce film, je pense, tant il me laisse relativement sans mot (la dernière scène surtout, la plus réussie, la plus puissante, à mon sens).