« Tomorrow is Sunday. Sunday all day. »
Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, un vieux couple s'ennuie ferme. L'arrivée de deux tourtereaux fraîchement débarqués va leur offrir une occasion de jouer à leur jeu favori : s'entredéchirer, une pratique quelque part à mi-chemin entre l'habitude, le besoin et le simple tue-l'ennui...
En somme, sur le papier, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard : un quatuor, deux couples, deux jeunes et deux plus vieux. Mais c'est sans compter sur la performance des acteurs : Liz Taylor, absolument bluffante en ménagère de la classe moyenne (contre-emploi radical, elle qui ne jurait que par Bulgari !) et Richard Burton, le discret qui devient tyrannique. Sandy Dennis est excellente elle aussi, George Segal est un peu moins éclatant (... mais au milieu de tout ce talent, on l'excuse !).
Le film imprime un rythme lent, il s'offre le temps de dévoiler pouce à pouce les personnages : chacun se confronte une fois à l'autre, un face à face souvent sans la moindre musique. Entre les affrontements, les violons laissent au spectateur le loisir de reprendre son souffle. La réalisation est plutôt efficace, avec quelques coups de génie (la rentrée de Richard Burton dans sa maison, plan séquence de dos, caméra au poing) ... mais les gros plans épidermiques peuvent lasser.
A voir pour les acteurs. Meilleur que n'importe quel séminaire de l'Actor's Studio !