À la mort de leur père, Amedeo et sa sœur Ofelia héritent d'un immeuble délabré dans le cœur de Rome. Un promoteur propose de le racheter à condition qu'il soit vide de ses occupants. Ils se décident alors à employer tous les moyens pour expulser les locataires…
« Je considère Il Gatto comme un film grotesque sur la méchanceté humaine, une allégorie sur les méchancetés possibles, un apologue sur certaines bassesses de la moyenne bourgeoisie, sur une humanité médiocre, visqueuse et trouble, qui souvent se niche derrière les grands ensembles urbains. J’ai voulu faire une fable noire aux accents amers. (…) Entre réalisme et fable amère, Il Gatto installe un rapport de méchanceté entre tous les personnages de l’histoire. Ce qui lie les personnages, les locataires aux propriétaires et les locataires entre eux, c’est la haine. Aujourd’hui, il n’y a plus de tissu social. Dans le système mercantile subsistent seulement la haine, la rancœur, l’envie. » déclarait Comencini dans le dossier de presse du film. Effectivement, il n’y va pas avec le dos de la cuillère et se livre à un véritable jeu de massacre qui n’épargne absolument aucun personnage. Le film est donc grotesque, caricatural, souvent un peu lourd, mais très réussi au niveau de la mise en scène qui sait tirer parti de l’immeuble vétuste, plein de recoins et de couloirs, et de sa cour, dans lesquels se déroule la plus grande partie de l’histoire. Qui a tué le chat ? devient alors un hommage au chef-d’œuvre d’Hitchcock, Fenêtre sur cour : Amadeo (Ugo Tognazzi, qui en fait des tonnes) espionne à longueur de journée les locataires de son immeuble avec ses jumelles et son appareil photo. Comme le fait remarquer très justement Pierre-Julien Marest dans son analyse du film sur le site Culturopoing il n’y a « rien d’innocent à ce qu’Ofelia (Mariangela Melato, excellente comme toujours) aille enterrer son chat dans le parterre de fleurs au centre de la cour, puis l’en déterre – c’est exactement le mouvement d’aller-retour qu’imposait l’assassin à la dépouille de sa femme dans le film de Hitchcock ». Le film est édité par Tamasa dans une excellente copie que les nancéiens peuvent trouver à la médiathèque de la Manufacture.