Rachel, Rachel par Boubakar
Premier film réalisé par Paul Newman, on ose à peine imaginer le "choc" que fut ce film si féministe lors de sa sortie, lorsqu'on sait qui l'a réalisé, et dans quels genres de films plus virils, je dirais, qu'il a joué...
Et il faut dire que Paul Newman devient un réalisateur de plus en plus important à mes yeux, car celui-ci (ainsi que les deux suivants) est vraiment remarquable.
On suit du début à la fin une jeune femme un peu paumé, magnifiquement interprétée par Joanne Woodwoard (la femme de Paul Newman), qui tente, sous la pression de sa mère, de devenir quelqu'un de plus sociable, de trouver un mari, en fait de décrocher de sa vie monotone. L'arrivée d'un homme va provoquer le déclic qu'elle attendait...
Quasiment interprété uniquement par des femmes, le film est assez atypique, proche par certains moments de son 3eme film, le fabuleux De l'influence des rayons gamma... (surtout le rapport entre Rachel et sa mère, jouée par Estelle Parsons), et montre l'évolution du caractère de cette femme qui va réussir à prendre sa vie en mains à la suite d'une révélation de l'homme dont elle pense tomber amoureuse.
Loin d'être complaisant pour son actrice principale, le film est plus amer qu'il n'y parait, même si un petit espoir subsiste à la fin, ce que je trouve très beau, tout comme la mise en scène qui sait se faire très discrète.
Je ne sais pas ce que valent ses deux derniers films (non dispos en dvd ?), mais dans ces trois premiers films, on y découvre un réalisateur remarquable, que sa carrière d'acteur a quelque peu occulté, mais on peut percevoir chez Paul Newman une sensibilité qu'a également Clint Eastwood (notamment Breezy).