Le village de Saint-Meyrand est à l'écoute d'une radio pirate qui, chaque jour, donne des informations confidentielles sur ses habitants, ce qui va leur provoquer une certaine psychose. Le but de l'histoire est de savoir qui se cache derrière ce délateur...
Le titre renvoie au film de Henri-Georges Clouzot, car on y retrouve aussi ce même sentiment de paranoïa, où tout le monde s'espionne.
Il faut dire que les nouvelles données par ce corbeau ont de quoi faire basculer l'ordre établi : on parle de malversations, d'adultères, de meurtres non élucidés... Tout le monde a peur, sauf ce correspondant du journal local, qui prend tout ça avec le sourire.
Lui et un commissaire sont les deux seules personnes étrangères à ce village.
Exemple rare de whodunit à la française, Radio Corbeau est un film intéressant car il renvoie aux divers corbeaux présents durant la Seconde Guerre Mondiale, qui dénonçaient dans l'ombre mais écoutés par tous.
Il faut dire que l'action se passe entièrement à Saint-Meyrand, et que, comme un Cluedo géant, on saura qui est le (ou la) coupable, jusqu'à rendre fous ceux qui veulent approcher la vérité.
Les acteurs sont assez inégaux ; on y trouve un bon Claude Brasseur (qui se balade avec une canne), Pierre Arditi qui joue encore et toujours au cachet (il n'a vraiment rien à faire dans l'histoire), et une très belle Evelyne Bouix qui est un peu la raison de cette histoire.
Dans les rôles plus secondaires, il y a Jean-Claude Dreyfus (déjà dans un rôle de boucher), et Georges Lycan. Pour ceux qui ne connaissent pas ce dernier, celui-ci a fait énormément de doublages, dont la voix de Cell dans Dragon Ball Z ! Effet garanti pour ceux qui ont vu la série...
Par contre, c'est filmé avec une de ces paresses... ça fait penser à du Chabrol de cette époque. D'ailleurs, ce dernier aurait pu être la réalisateur, car c'est une critique de la (petite) bourgeoisie, et voir comment les riches tentent de sauver les apparences.