L'Amérique s'est construite sur ses émigrés, sur les rêves de fortune qui les ont fait traverser les mers. Forman est lui aussi un émigré qui est venu faire du cinéma aux États unis. Avec cette fresque c'est cela qu'il raconte, le destin d'une nation forgée par la rencontre des cultures. La structure du film met un certain temps à se mettre en place, elle suit plusieurs personnages à la fois, sans qu'aucun d'entre eux ne se détache des autres, c'est très chaotique. On se demande où tout ça va conduire, et si ce n'est qu'une fresque sur la construction des U.S.A. Puis un événement vient casser tout ça, un nouveau venu prend le pas sur les autres. Et c'est lui que l'on finit par suivre, même si tous les personnages restent présents et intégrés à l'histoire, tout tourne autour de ce personnage. Cet homme est victime d'une humiliation due à sa couleur de peau. Et quand il demande justice et réparation face à des pompiers blancs tout le système judiciaire ferme les yeux. Ils lui disent de laisser tomber, et ceci même s'ils reconnaissent à demi-mot l'injustice. Seul face à ce silence et voulant obtenir réparation, il ne va pas avoir d'autres choix que d'aller jusqu'au bout. Forman a un véritable sens du détail, sa reconstitution du quartier juif est très crédible et terriblement vivante.