Rain Man est l'un des 1er films qui abordent cette maladie, Trouble ou handicape pour d'autres qu'est l'autisme.
L'autisme (que majoritairement grand nombre de spécialistes de la santé mentale appelle maintenant par le TSA : Trouble du Spectre Autistique) a suscité bon nombre de polémique à travers l'histoire. Ce film ne fait pas exception, car il est celui qui l'a illustrer/représenter en participant à sa popularisation pour le meilleur et pour le pire.
Rien que sur senscritique, les membres du site confirme ce que j'ai écris au début : est rangé dans les meilleurs films sur la maladie, maladie mentale ET HANDICAP.
La controverse sur l’autisme :
Le terme « autisme » a été inventé par le psychiatre suisse Eugen Bleuler en 1911 puis repris en un sens différent par le pédopsychiatre américain d’origine autrichienne Leo Kanner, en 1943. Bettelheim écrivit sur les enfants autistes un ouvrage intitulé La Forteresse vide. Il interprétait le repli autistique comme l’expression d’un déclin du soi, qui fait de ceux qui en sont affectés des « étrangers à la vie » (pour Bettelheim, le soi englobe le moi, le ça et le surmoi). Ce livre ainsi que la méthode qu’il pratiquait dans le centre de soins qu’il dirigeait (l’« école orthogénique », conçue comme l’envers du camp concentrationnaire) furent l’objet de très violentes critiques.
On lui reprochait d’une part d’accuser les mères de la maladie de leurs enfants et, d’autre part, grief lié au précédent, d’ignorer tout à fait la dimension biologique, voire génétique de l’autisme.
De l’autisme de type Kanner, qui touche des enfants aux capacités intellectuelles parfois altérées, aux génies atteints du syndrome d’Asperger (comme le héros du film Rain Man), les manifestations sont nombreuses et n’ont pour point commun qu’une incapacité à communiquer, à percevoir le réel et à s’y adapter.
Aujourd’hui, il n’y a plus guère de psychanalystes pour considérer que l’autisme est une maladie exclusivement psychique. Compte tenu de notre ignorance actuelle, les causes de l’autisme pourraient être génétiques, neurodéveloppementales, environnementales, voire être tout cela à la fois. Une prise en charge pédopsychiatrique intégrerait les approches analytiques, pédagogiques et comportementales.
Quoi qu’il en soit, de ce qu’une maladie a un fondement organique, il ne s’ensuit pas qu’elle n’ait aucun sens ni aucune dimension psychique et c’est pourquoi la mise à l’écart de la psychanalyse dans le domaine de l’autisme n’est pas souhaitable (...)
L’autisme se manifeste dès les premiers mois après la naissance. Certains estiment qu’il vaudrait mieux renoncer à le « soigner » et chercher, autant qu’il est possible, à insérer les autistes dans le monde du travail grâce à des méthodes comportementales. Les nouveaux critères récemment adoptés ont abouti à multiplier par cinquante ces trente-cinq dernières années les cas répertoriés d’autisme. D’ailleurs, on ne dit plus «autisme» mais TED (« troubles envahissants du développement »). Comme vous venez de le lire, ces écrits proviennent de la Psychanalyse pour les nuls. Voyez que les auteurs n'hésitent pas à attribuer le mot "maladie".
On remarque aussi que cet ouvrage date un peu (Il est sortie 1 an avant l'utilisation du TSA), car effectivement TED était le terme qui précédait TSA (qui fit son apparition selon Wikipedia en 2013). Chose étrange car je suis tombé sur des recueils qui parlait de TSA avant cette date ...
Vient donc plus tard (3 ans après) pour mieux Comprendre l'autisme pour les nuls, qui nous en explique les raisons du passage du TED au TSA :
- Les TED-NS étaient un diagnostic fourre-tout pour les personnes ayant la plupart, mais pas toutes, les caractéristiques de l'autisme de Kanner (Les spécialistes trouvent donc TSA plus judicieux).
L'ironie paradoxale est quand bien même cet affrontement scientifique entre démarche psychanalystique et comportementaliste pour une meilleur prise en charge des autistes :
Tous 2 approuvent sur le fait que tout le monde peut être traiter d'autiste à tort et à raison.
https://youtu.be/LnT3Q-Tk3N0?feature=shared
Joseph Schovanec (traducteur de comprendre l'autisme pour les nuls aussi autiste que l'auteur original) qui rigole sur le fait que Poutine est traité d'autiste (tout à la fin) et qui n'accepte pas la nomination Asperger (qu'il avait écrit comme insultant et de faux-autiste dans la préface de Comprendre l'autisme pour les nuls qui pourtant lui consacre un chapitre, qu'il n'a fait que traduire comme il a rédigé).
Sur l'abandon du syndrome d'Asperger, la suite lui a donné raison (Ce qui a été confirmé par la publication du livre : Les enfants D'Asperger qui le qualifiait de médecin nazie. Également préfacé par Shovanec). Mais là encore cet ouvrage ne fait pas un consensus scientifique disons à L'UNANIMITÉ sous cette majorité scientifique mais aussi dans d'autres domaines (La politique du DSM peut être trop politiquement correct qui est incorrect scientifiquement et moralement, même si la science est amorale).
Asperger a effectivement un passé troublant (comme Jung) sous la 2nd Guerre Mondiale. Il était un fervent chrétien (catholique), et en même temps décrit comme quelqu'un de froid et distant. Il a pris justement ces distances avec la politique du 3ème Reich, mais semblait exécuter les ordres tel un scientifique à l'esprit rationnel mais sans empathie.
Peut-être n'était-il pas au courant de tout ? A t'il participé à une élimination eugéniste sans même s'en rendre compte ? Mais de là à le comparer à Joseph Mengele...
Je vous parle D'Asperger car vous le savez très bien, son nom a participé à une meilleure compréhension sur l'autisme. À peu près en même temps dans les années 40, un autre psychiatre quand à lui a décrit l'autisme que tout le monde connaît (l'autisme lourd : autisme avec déficience intellectuelle ; celui qui ne parlera jamais et qui se frappe) : L'autisme de Kanner (citait dans la psychanalyse pour les nuls).
Pourquoi n'avons-nous pas retenu son nom contrairement à Asperger ? Et bien c'est exactement comme l'a dis Anne Sophie Lapix à Schovanec (ne lui en déplaise) :
C'est un autisme à part
L'autisme de Kanner est l'autisme tout court. Ces 2 formes d'autismes (Kanner et Asperger) sont les 2 pôles contraires mais tout autant extrêmes de l'autisme (donc ceux qu'on retiendra le plus car des symptômes plus visibles et marquants).
Asperger lui même n'a jamais donné son nom de son vivant à ses découvertes. C'est la psychiatre américaine Lorna Wing en 1981.
Or Rain Man arrive en 1988 pour nous le montrer.
Pourquoi Rain Man n'est pas Asperger ? Les Asperger ne peuvent pas être des génies ?
Les (anciennement) Aspergers n'ont au fond pas tellement évolués. Le nom change mais le résultat est le même. C'est l'autisme léger (autisme sans déficience intellectuelle).
Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont forcément des génies, c'est pourquoi on a plutôt proposer un syndrome toujours validé lui : le syndrome du savant.
Et là ça se complique car tous les autistes n'ont pas le syndrome du savant et toutes les personnes souffrant du syndrome du savant ne sont pas autistes. Or Rain Man s'inspire d'un homme qui a souffert de ce syndrome SANS ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME AUTISTE.
Le dénommé Kim Peek.
Rain Man est aussi bien cité en référence dans Comprendre l'autisme pour les nuls que La Psychanalyse mais aussi La Psychiatrie pour les nuls (sortie la même année que L'autisme pour les Nuls). Et dans ce chapitre, l'auteur non seulement écrit noir sur blanc que l'autisme est une pathologie (donc maladie), mais que l'interprétation d'Hoffman est criante de vérité.
Dustin Hoffman a rencontré cet homme avec l'un des scénaristes du film pour mieux comprendre ce syndrome extrêmement rare (autiste ou non). Ils l'ont choisis tout simplement parce qu'il proposait une contradiction fascinante à exploiter :
Les crétins savants (la communauté senscritique l'ont rangé dans les meilleurs films avec un personnage intelligent).
C'est le Docteur Brunner (le docteur qui annonce à Tom Cruise qu'il a un frère autiste, et donc aux spectateurs de l'époque) qui nous fait cette petite piqûre de rappel.
Crétin savant c'est pourtant bien plus insultant qu'Asperger non ? Pour autant Brunner ne cite jamais le nom Asperger. Autiste c'est plus facile à se rappeler car un mot plus connu (Comme Asperger remarque).
Son nom ressemble étrangement à celui de Bleuler (rappelez-vous, le psychiatre inventeur de ce mot toujours disponible : Autiste). Mais peut-être pourquoi pas celui de Josef Breuer (qui a travaillé dès ses débuts avec Freud pour la création de la psychanalyse : Études sur l'hystérie).
Pour en revenir donc à ce Bleuler, il est aussi l'inventeur de la schizophrénie elle pourtant toujours considéré comme l'une des maladie mentale les plus représentées fictivement (encore un autre top de senscritique).
Le trouble met le trouble à l'esprit. Il est confus et donc sème la confusion. Avec le TSA il est bien question de trouble. Qu'on m'explique donc la différence entre maladie, trouble et handicap ?
Et bien comme le TSA ce serait une question d'intensité. Devrait-on dire maladie mentale (Schizophrénie) par moment que trouble mentale (Autisme ?) ?
Qu'est ce qui est un handicap entre le handicap visible et invisible ? Shovanec ne se sent pas handicapé, tant mieux pour lui, mais d'autres doivent se sentir ainsi. Un handicap n'est pas forcément une tare.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Bref finalement sans doute les auteurs de la psychanalyse pour les nuls ont raisons, le TSA a une appellation juste, mais il est toujours aussi fourre-tout que son prédécesseur (qui est vraiment autiste sans être traité d'idiot : Ce que fait à plusieurs reprises Tom Cruise). Autant dire que ça sent mauvais tout ça, ça sent du buisness à plein nez là dedans.
Alors ce Rain Man autiste ou non ? Évidement que oui, vu que c'est lui qui est le plus connu en l'ayant fait connaître mondialement. Pour autant n'allez pas croire qu'il suffit d'être le 1er à parler d'une pathologie pour être retenu de tous. Le sida par exemple au cinéma a été évoqué par le réalisateur français particulier qu'est Léo Carax. Mais c'est plus Les Nuits Fauves (en France) et surtout Philadelphia qui fit une meilleure prise de conscience cette fois globale.
Couronnés de 4 Oscars (meilleur scénario, acteur, mise en scène et meilleur film), tout laisse à croire que l'autisme n'est uniquement ça ?
Les Oscars sont un jugement purement artistique que scientifique. Rain Man a beau s'inspirer d'un homme qui avait le syndrome du savant (qui la pour le coup n'était pas autiste), il reste une fiction.
Il n'est ni un reportage ni un documentaire. Comme l'a écrit l'autisme pour les nuls : Ce film n'est pas représentatif de l'ensemble du Spectre Autistique.
Oui, mais en même temps qui est autiste sous le TSA ? Et quand bien même en évitant de reparler de cette controverse, Rain Man n'a jamais eut la prétention de crier sous tous les toits que l'autisme ne se résumait uniquement à ça.
C'est franchement dommage pour ceux qui le trouve caricatural (peuvent-ils apprécier le film à sa juste valeur comme tout le monde) ? S'il était un stéréotype, pourquoi tous ces prix ? Ce succès critique et commercial ? Pourquoi le citer dans cette collection autant connue qu'est Pour les Nuls ?
De toute façon presque 30 ans plus tard sort la série Atypical qui subit le même type de reproche. Comment montrer l'atypique en étant typique ?
Rain Man n'est pas juste un film sur l'autisme, c'est avant tout une relation fraternelle (en 1ère place sur ce top de senscritique). C'est un road-movie sur le voyage également intérieur.
Toutefois le problème majeur se pose : Comment changer un autiste ?
La structure est évidente sous son côté léger et bienveillant, ce changement concerne plus Tom que Dustin (on se doute bien qu'on va du point A au point B dans ces autoroutes linéaires). Le film est coupé en 2 parties (Tom dans ce voyage polarisé passe du négatif au positif).
Quand à Dustin il écoute mieux son frère et lui aussi apprend (entre frère on se serre les coudes).
C'est un duo comique que nous avons là (Who's on first ?). Dustin (Rain Man) dis la vérité et aimait son père, tandis que Charlie (Tom) ment et en a que des mauvais souvenirs. Tous 2 de grands enfants dont l'un est resté attachant et enfantin, l'autre frustré et pourrie gâté. Rain Man a besoin constamment d'attention avec ces manies, ces peurs, phobies et rituels avec son vocabulaire limité. Charlie a le sens de la tchatche mais est impatient et exige qu'on l'écoute. Comment faire pour s'entendre ? Qu'est- ce qui va bien pouvoir les réunir outre le fait d'être frère ?
Les liens du sang sont toujours plus fort car unique et irremplaçable, mais ils ne valent pas toujours les liens d'amitiés (eux remplaçables). L'ambiguïté fraternelle est cet amour-haine que peuvent ressentir frères entre frères, soeurs entre soeurs ; frères et soeurs.
Mais entre chamailles et jalousies, conflits et rejets, on sait qu'un jour on finira par s'aimer et que l'amour prendra sur la haine.