Raiponce
6.9
Raiponce

Long-métrage d'animation de Byron Howard et Nathan Greno (2010)

Un film qui renoue avec les Disney d'antan


Et si c'est comme je l'ai rêvé, que se passera-t-il après ?
- Une chose passionnante. Vous devrez trouver un nouveau rêve.



Dans un royaume lointain, la reine souffrante est sur le point de donner la vie. Pour la soigner, tous recherchèrent la fleur de la larme de soleil capable d'apaiser le mal dont souffrait la régente.
La reine finit par guérir et donna naissance à une jeune fille appelée Raiponce mais qui fut vite kidnappée en raison des propriétés magiques reçues de la fleur que lui conféraient ses cheveux.
Alors que la jeune fille atteint l’âge de 18 ans, un voleur du nom de Flynn Rider vient se réfugier dans sa tour, donnant l'opportunité à Raiponce de lui proposer un marché : Lui rendre son bien, en échange duquel il l'emmènerait au royaume pour voir les lanternes qui illuminent le ciel le soir de son anniversaire.



Une histoire qui ne coupe pas les cheveux en quatre



Raiponce est donc inspiré du conte Rapunzel des Frères Grimm qui retrace l'histoire d'un couple dont la femme enceinte désire manger par-dessus tout de la Raiponce. Le mari sachant qu'il y en a dans le jardin voisin va s'en procurer durant la nuit mais la sorcière à qui appartient la laitue le surprend et lui propose un marché : il aura la vie sauve et pourra ramener la raiponce à sa femme si le couple leur donne le futur bébé. Le mari acceptera et le marché sera tenu, la sorcière emportera le nouveau-né qu'elle prénommera Raiponce, une fille que la sorcière enfermera au sommet d'une tour sans porte ni fenêtre et dont l'unique moyen d'y accéder pour la ravisseuse est de crier : << Raiponce, Raiponce, lance-moi ta longue chevelure. >>, ce que la jeune fille effectuera en dénouant ses longues tresses, permettant à la sorcière de la rejoindre en se suspendant à ses cheveux.


Un beau jour, un prince passant dans les environs est aussitôt charmé par la voix de la jeune femme et, en se dissimulant, voit comment la sorcière parvient à entrer dans la tour. Usant du même stratagème, il rejoindra la jeune femme dans la nuit à qui il avouera son amour. Le prince rejoindra donc ainsi Raiponce durant plusieurs nuits, mais un beau jour, la jeune fille avouera à la sorcière les visites nocturnes du prince, rendant celle-ci folle de rage.


Furieuse, elle coupe les cheveux de la jeune fille avant de l'abandonner. Mais pour faire bonne mesure, elle piégera le prince en suspendant la chevelure qui, lorsqu'il escaladera la tour, verra la sorcière annonçant qu'il ne reverra jamais sa bien-aimée avant de couper les cheveux, le faisant tomber dans un buisson de ronces qui le rendra aveugle.


Errant durant des années, il finira un jour par entendre le chant de sa dulcinée qui le reconnaîtra et dont les larmes couleront dans ses yeux, le guérissant de sa cécité. Le prince recouvrant la vue emmènera Raiponce dans son royaume où ils vivront heureux et auront beaucoup d'enfants.


Ainsi Disney, en particulier Dan FOGELMAN, s'inspirera largement de ce conte populaire, mais en dehors de quelques éléments clés comme la captivité de la jeune fille dans une tour, ou la célèbre phrase « Raiponce, lance-moi ta chevelure. », le tout restera globalement inédit. En effet, la plupart des éléments du conte considérés comme "trop violents" comme le prince qui tombe dans les ronces et devient aveugle seront purement évincés au profit d'une histoire plus édulcorée et plus fantastique.


Les cheveux magiques de Raiponce se verront ici justifiés par la fleur provenant d'une larme de soleil qui lui conférera des pouvoirs de guérison et justifiant donc sa captivité par Gothel qui se servira d'elle afin de conserver la jeunesse éternelle. Flynn Rider pour sa part remplacera le prince du conte en étant un voleur, et la motivation de Raiponce pour voir le monde extérieur sera de voir les lanternes, lanternes lancées par le royaume à chaque anniversaire de la princesse.


Mais alors, est-ce que ça en fait un mauvais film pour autant ?


Bien au contraire, Raiponce est un superbe film qui permettra enfin à l'entreprise lors de sa sortie au cinéma de s'extraire de cette torpeur dans laquelle elle s'était enfermée à travers la décennie qui allait du film moyen bof comme Bienvenue chez les Robinson à Mon Dieu mais c'est quoi cette horreur comme Chicken Little ou La Ferme se Rebelle.


Raiponce est donc sorti après La Princesse et la Grenouille, et là où ce film proposait une réadaptation du conte Le Roi Grenouille ou Henry de Fer, ici l'objectif est donc d'adapter un nouveau conte de fées en mettant là aussi une princesse au premier plan.


Et disons-le, le résultat est très bon. Raiponce possédera un scénario certes convenu mais malgré tout bien narré et surtout très bien rythmé, entre moments d'humour, d'action, de drame et d'émotions. Bref on passe par tous les sentiments possibles comme Disney a su si bien le faire durant son Second Âge d'Or avec des films comme La Belle et La Bête ou La Petite Sirène ! Tels ces films de la grande époque, Raiponce parvient à faire rêver grâce à son univers et ses personnages hauts en couleurs.



Des personnages immédiatement attachants



On suivra donc plusieurs personnages :


Raiponce : Notre héroïne qui a vécu dans une tour durant les 17 années de sa vie et qui va donc découvrir le monde.
Malgré son air un peu enfantin, Raiponce est loin d'être la jeune fille naïve et passive des productions Disney avec lesquelles on avait été biberonnés durant notre enfance, bien que Jasmine et Ariel furent des modèles encourageants. Raiponce suit donc le chemin de sa prédécesseuse Tiana qui cherchait à lutter pour réaliser son rêve. Ici Raiponce trouvera le courage de le faire en demandant à Flynn de l'accompagner mais saura aussi se débrouiller par elle-même à de nombreuses reprises et sauvera même la mise au jeune homme plusieurs fois. De plus, elle maniera la poêle à frire comme personne ! Ainsi sous ses airs rebelle, Raiponce est un personnage vraiment attachant et que personnellement j'adore. Un très bon personnage qui en plus de ça est ami avec un caméléon, la meilleure !


Flynn Rider : Voleur dans l'âme qui va se retrouver à devoir escorter Raiponce au Royaume de Corona.
Un voleur ne manquant pas de bagou et qui a toujours une réplique à sortir. Flynn est un personnage assez désinvolte mais qui demeure assez drôle. Ses interactions, qu'elles soient avec Raiponce, Maximus ou Pascal, le rendent vite attachant. Un très bon personnage qu adore faire des monologues et qui évoluera en cherchant à redéfinir quelles sont ses priorités.


Pascal/ Maximus : Caméléon, ami de Raiponce. / Cheval de la garde royale.


Les deux sidekicks muets dont les mauvaises langues diront qu'ils ne sont que des mascottes créées pour le merchandising ! Alors oui mais pas que. Pascal est marrant avec sa capacité à se fondre dans le décor et même si on le voit peu, il demeure malgré tout attachant. Quant à Maximus qui est bien plus visible, il demeure hilarant au possible, notamment dans ses interactions avec Flynn. Deux personnages très complémentaires et dont la popularité sera telle qu'ils voleront la vedette aux héros dans le court métrage Le Mariage de Raiponce.


Mère Gothel : Femme qui a kidnappé Raiponce.


"Mère" de Raiponce, elle se sert de la jeune fille afin de rajeunir constamment. Se servant d'un amour factice pour l'emprisonner dans une tour en lui faisant croire que le monde extérieur est effrayant, Gothel est un personnage dont la dangerosité s'exprime surtout par le contrôle mental qu'elle exerce sur Raiponce.
Un personnage qui sur certains aspect n'est pas sans rappeler Frollo du film Le Bossu de Notre-Dame. Un personnage donc complexe, même pour Raiponce, car on ignore si au final la jeune fille n'est qu'un outil ou si elle a déjà eu été prise d'un moment d’affection pour elle, un personnage vraiment réussi.


En plus de ces personnages, on pourra citer les brigands de la taverne du Canard Boîteux qui se démarquent facilement les uns des autres. Mention au petit vieux aux ailes d'ange qui deviendra un personnage récurrent dans la série animée. On aura également les Frères Stabbington qui seront des acolytes de Flynn cherchant à se venger mais qui demeurent assez classiques.
Enfin on peut citer les parents de Raiponce, dirigeants du Royaume de Corona qui, malgré leur silence, demeureront tout aussi éloquents grâce à des échanges, des gestes ou des regards qui parviendront à retransmettre à chacune des scènes où ils apparaissent la douleur d'avoir perdu leur enfant.



Une 3D enfin maîtrisée



Là où La Princesse et la Grenouille était en 2D, Raiponce nous proposera donc un film 3D. Que dire à part que bien que dix ans se soient écoulés, le résultat est toujours d'aussi bonne qualité ! Loin de la 3D très discutable de Bienvenue chez les Robinsons sur lequel je reviendra un jour, Raiponce nous livre une animation maîtrisée et un chara design vraiment très joli. Les décors sont superbes, tout comme les effets de lumière.


On pourra citer les animations et visages des personnages hyper détaillés qui les rendent immédiatement expressifs, bien que l'on pourra citer un défaut au niveau des yeux, aussi gros que des soucoupes. Et bien sûr comment ne pas mentionner la chevelure de la jeune fille qui est là aussi animée avec détail et qui a du être un véritable défi pour les animateurs, ou bien encore le chara design qui se démarque et demeure facilement reconnaissable.


Comme dans les Disney des années 90, on retrouvera de nombreuses chansons servant au schéma de la comédie musicale. Et pour restituer cette ère, quel meilleur moyen que de faire appel à Alan MENKEN dont le talent n'est plus à prouver après avoir œuvré sur La Petite Sirène ou encore La Belle et la Bête. Et les chansons sont superbes, notamment "Je veux croire" (I See The Light), chanson culminant dans le film dans une séquence incroyable qui n'est pas sans rappeler les scènes phares de la grande époque telle "Ce Rêve Bleu" (Aladdin) ou "Histoire Éternelle" (La Belle et la Bête).


Également "N'écoute que moi" (Mother Knows Best) qui montre l'emprise et le contrôle mental de Mère Gothel sur Raiponce et qui est très théâtrale. Ou plus simplement "Où est la vraie vie ?" (When Will My Life Begin ?) qui à travers cette chanson d'introduction nous présente aussi bien le personnage que le quotidien et les rêves de Raiponce. Les chansons sont donc facilement reconnaissables même si moins cultes que ne le seront celles de La Reine des Neiges, mais très jolies malgré tout.
Les morceaux instrumentaux ne sont pas en reste, desservant bien le film, mais je retiendrai particulièrement celle qui est jouée lors de l'arrivée de Raiponce au Royaume de Corona et qui possède un style très médiéval mais hyper entraînant.


En résumé, on a une très belle composition musicale, parsemée de chansons qui certes ont fait moins de bruit que La Reine des Neiges, mais qui sont je trouve, malgré tout plus entraînantes !



La renaissance du studio



Ainsi, Raiponce est un film d'animation qui fait sans doute partie de mes favoris dans ceux que la firme aux grandes oreilles a pu produire. Rempli de personnages attachants avec des moments aussi drôles que touchants, Raiponce est un film qui, au vu du succès rencontré, se verra offrir un court métrage intitulé Le Mariage de Raiponce qui sortira en 2012, et une série se déroulant après le film mais avant le court-métrage qui sortira en 2017.


En bref, Raiponce est un film que j'aime profondément, aussi bien pour ses personnages que pour son histoire, et qui surtout m'aura redonné mon affection pour un studio qui n'aura eu de cesse de me décevoir durant toute une décennie, un pur chef-d'œuvre !

DuotakunoSora
9
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Créée

le 20 juin 2021

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Duotaku_no_Sora

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