Sorti en toute fin de l'année 2010, pour profiter des fêtes de fin d'année, Raiponce sonna le grand retour en force de la firme aux grandes oreilles, après une décennie marquée par des semi-échecs. C'est à la fois le renouveau et un retour aux sources pour Disney, avec une histoire de princesse, mais une histoire de princesse en 3D. Pour l'occasion, on laisse tomber l'animation traditionnelle en 2D qui a fait les beaux jours de la firme et on passe donc à la 3D pour s'aligner sur les productions plus actuelles. D'ailleurs, on sent fortement la patte Pixar derrière Raiponce. L'empire Disney a probablement profité du savoir-faire de la firme à la lampe qui a été racheté en 2006. Raiponce ressemble donc a du Pixar sur la forme, mais aussi sur le fond en amenant un ton plus mature et un vent de fraicheur sur notre princesse aux cheveux (très) longs. Bien sûr, on restera dans l'esprit enfantin made in Disney, pour plaire aux petits comme aux plus grands, avec des gags à gogo (le cheval Maximus et Flynn Rider forment un duo comique d'enfer) et des chansons entraînantes.
C'est l'histoire de Raiponce, une princesse aux très longs cheveux qui s'est fait kidnappée quand elle était petite par une sorcière la mère Gothel (Isabelle Adjani en VF). Mais pourquoi l'a-t-elle kidnappée, me direz-vous? C'est parce que les cheveux d'or de la jeune princesse lui permettait de rester jeune. La sorcière lui fait alors croire que le monde extérieur est dangereux pour elle et la tient donc enfermée dans une sorte de prison dorée. Le film démarre réellement lorsque Raiponce a 18 ans. Or, pour ses 18 ans elle souhaite découvrir le monde extérieur. C'est lorsqu'elle rencontre le brigand Flynn Rider (Romain Duris en VF), qui s'est réfugié chez elle en voulant échapper à son arrestation, qu'elle décide de partir à la découverte du monde extérieur en bravant l'interdit. Flynn et Raiponce partent alors à l'aventure ...
Le brigand Flynn Rider est un sorte de Robin des Bois moderne, Flynn faisant référence à Errol Flynn le premier interprète du personnage au cinéma en 1938. C'est une histoire de conte de fée et de princesse et par conséquent, une histoire d'amour va se développer entre Raiponce et Flynn. Mais le ton adopté ici est assez moderne comparé aux autres contes de fée made in Disney (Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle au bois dormant ...). Raiponce est une princesse naïve certes, mais dont les désirs correspondent aux petites filles actuelles. Quant à Flynn, son côté insolent et espiègle en fait un Robin des bois plus actuel, ou un Indiana Jones, mais sans le chapeau ni le fouet. Toujours dans cet esprit de modernité, l'animation passe à la 3D et c'est une franche réussite, même si certains trouveront qu'on y perd charme comparé à l'animation d'antan.
Le couple Raiponce - Flynn est très intéressant, puisque la première veut retourner au Royaume pour y découvrir ses origines, tandis que le second veut au contraire le fuir pour échapper à son arrestation. Au fur et à mesure de l'aventure, Raiponce prend de l'assurance et la princesse assez niaise du début se transforme en héroïne beaucoup plus moderne, qui prend les choses en main et qui plus d'une fois sauve la situation. Flynn quant à lui nous apparait comme un brigand malhonnête, narcissique et intrépide ... et c'est justement ce qui fait son charme. C'est un prince moderne, à l'opposé du prince mièvre et “cucul la praline” d'antan. Enfin, la sorcière est détestable au plus haut point, ce qui en fait l'antagoniste parfaite. Elle est magnifiquement interprétée par Isabelle Adjani, dont je n'ai pas réussi à reconnaitre la voix, tant elle se fond dans le personnage. Par ailleurs, Maximus "le cheval à la truffe renifleuse" parti à la poursuite de Flynn, est très drôle. Chacune de ses apparitions est un véritable évènement, au point où il volerait presque la vedette à tout le monde.
Bref, Raiponce est un très bon Disney qui permet de faire découvrir les contes de fée "à l'ancienne" aux nouvelles générations. Et puis les plus grands ne bouderont pas leur plaisir devant ce Disney très drôle et rafraîchissant, qui arrive à éviter un bon nombre des clichés habituels pour apporter une touche de modernité bienvenue.