First Blood, adaptation du roman éponyme de David Morrell sorti en 1976 ne peut, (contrairement à ce qui a pu être vendu à sa sortie) pas être considéré uniquement comme un film de chasse à l'homme ou un actionner movie dans lequel John Rambo met une petite ville à feu et à sang.
C'est avant tout un film sur l'incapacité de la société américaine à réinsérer ses soldats du Vietnam, cette guerre perdue et contestée dont les survivants n'ont jamais été considérés comme des héros mais bien plus comme des symboles de la défaite, des aberrations dans l'histoire de ce pays toujours vainqueur.
Et très vite ce John Rambo, traqué parce qu'il s'est échappé du bureau du shériff local après avoir été rudoyé pour la simple raison qu'il avait l'allure d'un vagabond est présenté comme animal de combat.
Même si les ressorts narratifs ne sont pas des plus subtils, il est manifeste que la thématique principale du film réside dans l'impossibilité de ces anciens combattants à adhérer de nouveau à l'idée d'une société civilisée qui les a exclus. Durant des années, ils se sont comportés comme des animaux, la moindre étincelle fera rejaillir leurs instincts primaires.
Certes le film dans sa première parait un peu daté, et certaines scènes de violences sont un peu gratuites. Mais la dernière demi-heure envoie du lourd comme dirait l'autre. Il y a d'abord l'assaut de la ville et du commissariat par John G, et là on pense inévitablement à Assaut de Big John. Et puis il y a cette scène ultime, le monologue déchirant du paria qui pour un peu nous arracherait quelques petites larmes.