Il était une fois dans l'oued
(le titre est celui d'un film existant, oui oui ! Cela me semblait coller pile-poil)
Rango c'est avant tout chose l'un des premiers films dont je me dis :
Celui-ci, il me manque encore la culture western pour l'appréhender complètement et l'apprécier à sa juste valeur.
Je suis sûr qu'il vaut bien 8, voire 9, mais les trois quarts des références m'ont échappé et c'est bien dommage.
Je me refuse à le surnoter sur cette simple supposition.
C'est cool les hommages appuyés à tout un pan de l'histoire du cinéma comme cela.
Le problème c'est que c'est un peu casse-gueule.
Dans le cas présent, l'intelligence réside dans le fait de permettre à tout le monde d'y trouver son compte, en conservant un film "normal" par ailleurs, juste truffé de clins d'oeil.
La comparaison est peut-être un peu audacieuse, mais dans l'idée ça m'a beaucoup fait penser à "Mon nom est personne".
Humour décalé tout en faisant la preuve éclatante de l'amour et le respect que le réalisateur témoigne au western.
Rango et son héros-caméléon, au sens propre comme figuré.
Le film joue dans une catégorie difficile à définir, située pour moi pile à mi-chemin entre le film pour adultes et le film pour enfants, sans avoir de grandes chances de toucher les ados au passage.
C'est, là encore, un pari risqué.
Avec tous ces avertissements et les craintes grandissant au gré du film, le soulagement n'en est que meilleur quand on retrouve finalement nos marques, dans un film d'animation très sympathique, à la qualité technique indéniable et appuyé par un réel rythme dans la narration.
Oh certes, le scénario a tout du schéma hollywoodien habituel, et les plus mauvaises langues diront que la logique commerciale a dicté cette décision pragmatique.
Pour ma part, au vu des prises de risques évoquées précédemment, cela me semble tout simplement la seule solution intelligente, sauf à vouloir envoyer directement le film au massacre, chose qu'on ne peut décemment pas attendre de la part d'une équipe qui aime son boulot.
C'est bien de cela qu'il s'agit.
Le soin apporté aux détails, graphiquement comme émotionnellement, se ressent pratiquement dans chaque scène et dans chaque dessin.
Sans que cela soit poussé à l'extrême, on ne peut nier une identité visuelle au film. Je pense que dans plusieurs mois, voire années, je serai capable de dire qu'une image sort de Rango. Ce n'est pas si fréquent que cela, malheureusement.
L'histoire est d'ailleurs elle aussi relativement originale dans son principe, même si elle l'est beaucoup moins dans son déroulement.
Y'a le minimum syndical de sensibilisation pour la jeunesse aux enjeux environnementaux, la part adéquate de bons sentiments, le bon dosage d'action et d'aventure.
Petits et grands, y'a tout ce qu'il faut dans Rango pour bien s'éclater pendant 1h40.
Et en ce qui me concerne j'y reviendrai après avoir vu La chevauchée fantastique et tutti quanti.
Autant dire pas tout de suite.