Francis avait envie de découvrir le cinéma japonais mais Francis est un peu con.
Ne souhaitant guère plus se faire enfler avec un énième film d'action cheap de chez l'Oncle Sam, Francis lui préféra son cousin le Nippon, réputé pour receler de merveilles d’ingéniosité. Mais Francis n'y connait rien. On lui avait bien conseillé cet illustre inconnu de Kurosawa, seulement, constatant que les œuvres de ce dernier dépassaient toutes le sacro-saint cadre de l'heure et demi (et de loin), Francis traîna de son côté, se remémorant ses sujets de prédilection.
Les zombies, ça il aime, les Resident Evil et autres World War Z n'ayant plus aucun secret pour son œil avisé de bovin sous stéroïdes. Les jolies nanas, il adore également. Elles ont bien des fois accompagnées ses nuits solitaires... C'est alors qu'il tomba sur le Saint Graal, la synthèse de ses deux grands amours, le si bien nommé Rape Zombie. Le film est court, les donzelles de l'affiche aguichantes, "fort bien" se dit Francis. Son rouleau de sopalin se tenait à ses côtés comme un ami fidèle, la projection pouvait débuter.
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Laissons un peu Francis et sa libido d'adolescent de quatorze ans de côté pour nous questionner sur le cas Rape Zombie, car oui, il y a de quoi discutailler. Le film part d'un constat simple, à l'image de son titre; des zombies violeurs. Visiblement, le bousin n'a pas de prétention à effrayer qui que ce soit, il suffit de regarder les cinq premières minutes pour s'en rendre compte. Seuls les hommes sont affectés par la zombification, faute à leur testostérone, car oui on essaie bien de justifier le truc. C'est d'ailleurs bien connu, les femmes n'en ont pas du tout, pauvres petits êtres fragiles juste bons à se faire ravager la sale de jeu par des figurants aux futes sur les chevilles, sautillant bêtement vers elles.
Et si le genre féminin est pris pour cible par ces énergumènes, fort connus pour leur virilité pénienne, ce n'est certainement pas pour leur déplaire toutes ! Ah oui, certaines ont des orgasmes avant de passer l'arme à gauche (car, je précise, les mâles possèdent un sperme tueur). Le viol c'est pas tellement bandant pour le spectateur moyen alors il fallait bien faire des zombies des dieux au pieu. Pour autant il ne faut pas s'attendre à du Alexis Texas au meilleur de sa forme, là on est davantage dans le trip malsain du porno bas de gamme. Naoyuki Tomomatsu, le réal', n'est de plus pas connu pour son équilibre mental, lui qui met régulièrement en scène le genre zombie à toutes les sauces (le bougre est loin d'être à son coup d'essai).
Pour ce qui est des scènes du cul, nous avons un peu de tout : du gangbang humiliant nous passons à la double pénétration tout en parvenant à caser la traditionnelle scène lesbienne en milieu de film. Le contrat est rempli. Pour tout vous dire, il y a même un zombie sans tête qui se farcie une gourgandine sur un vieux sofa. C'est d'un classe...
Outre l'aspect pornographique médiocre, Rape Zombie enchaîne les maladresses scénaristiques avec une telle aisance que cela en devient, au final, fascinant. Le thème du zombie n'a, à la base, pas l'ambition de faire hurler (et encore moins de plaisir) mais de critiquer une société. Les interprétations sont multiples et parfois pertinentes, du moins nous pouvons régulièrement suivre une certaine cohérence. Ici, il n'en est rien, le film se viande purement et simplement. La critique est d'une bêtise affligeante, dénonçant l'homme comme un être misérable possédant le gêne du viol (rien que la formulation est incroyable) dans le sang.
Via une chaîne de télévision encore active après l'apocalypse que le groupe des héros (dont je ne parlerai que très peu tant ils sont inutiles et sans âmes) suit afin de se tenir informé des marches à suivre, une émission soulève en son sein de vifs débats. Ce qui en ressort est la chose suivante : d'un côté nous avons une femme qui te balance un discours pseudo-engagé sur l'homme et ses vices, nous faisant passer, nous autres, pour des étrons juste bons à se faire tirer dans le sexe (le seul moyen de tuer les zombies). Et de l'autre côté, il y a un homme ayant échappé au "virus", indiquant qu'en tant qu'hommes, on se doit de porter nos membres virils à bout de bras et d'aller violer tout ce qui bouge. Oui, oui, un appel au viol, que l'on justifie par le fait que les japonais n'auraient pas assez de couilles. J'aimerai inventer, ce n'est pas le cas...
Je résume : les femmes veulent castrer les hommes (on a d'ailleurs droit à quelques passages où des nanas tirent au fusil sur des zombies enchaînés, se payant une bonne tranche de rigolade. Tenez, c'est cadeau) car ce ne sont que des porcs, chose qu'eux-même avouent de bon cœur. Les zombies comme critique de la société vous avez dit ? Après on tente également de te servir un message écolo merdique mais bon on le sent bien le remplissage entre deux scènes de cul (sans mauvais jeux de mots).
Vu que je suis bon prince et je suppute chez vous l'envie d'en découvrir davantage, parlons d'un personnage absolument édifiant qui ferait passer Nicholson dans Shining pour un piètre acteur sans profondeur. Il n'est autre que l'Otaku. Notre personnage est celui qui héberge malgré lui nos jeunes filles en fleur, que son absence de libido et de testostérone n'a pas transformé. Pour vous donner un ordre d'idée, c'est un peu le side-kick rigolo dont la lourdeur n'a d'égal que la laideur. Il permet néanmoins aux héroïnes de troquer leurs fringues suggestivement déchirées en cosplay lolitas. Jusque ici son intérêt s'arrête là mais arrive en grande pompe une scène d'anthologie où l'une des filles, sans raison apparente, n'a qu'une envie : se taper l'Otaku. Et si ce dernier refuse, ce n'est certainement pas parce qu'il refuse d'être considéré comme un jouet sexuel, son argument est tout autre. Lui explique qu'il ne peut s'envoyer cette écolière car un Otaku se doit de rester vierge, que cela lui ferait perdre son statut et le rendrait, de ce fait, comme tout le monde. C'est profond, moi je vous le dit... Bon, au final sa morale le quitte rapidement et il accepte de jouer à la bête à deux dos, ce qui inévitablement le transforme en zombie. L’écolière passe à la moulinette sous les coups de bassin du guignol, lui-même bientôt rejoint par une flopée de zombards (ça vous situe bien, je pense, le niveau d'excitation).
Vous en avez eu assez ? Moi aussi je vous rassure.
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Une heure vingt après avoir lancé son fichier VLC, Francis est là, pantalon et caleçon maculé, le visage serein, emplit d'extase. Francis pense désormais s'y connaitre en cinéma japonais, aussi ira-t-il s'en vanter auprès de ses camarades. Une demi-heure plus tard, tout en sirotant une binouze bien fraîche, Francis ne se sent pas totalement vidé. Il lui faut plus d’œuvres japonaises, plus de Rape Zombie. Il va donc errer de nouveau sur le net, tentant de se procurer du similaire, lorsqu'il tombe sur une suite ! Mieux que cela, deux autres films ! Francis se met à pleurer, non pas parce qu'il est désormais cinéphile mais parce que le rouleau de sopalin n'a plus que deux feuilles...
A suivre...