Capitaine d'industrie, Stanislas Graff est kidnappé par des gangsters dont la demande de rançon astronomique et le doigt coupé de leur victime, tel que jadis pour l'authentique baron Empain, disent leur détermination.
De ce cas d'école, Lucas Belvaux fait un polar sec et sans fioritures -jusqu'à manquer de subtilités dans les dialogues- brutal comme peut l'être un rapt, avec l'attitude impitoyable des ravisseurs, avec le comportement de la presse qui étale les turpitudes supposées de Graff, avec la conduite des actionnaires inquiets de la pérennité du groupe dont Graff est le président et jusqu'au manque de chaleur à son égard dans sa propre famille. Graff (Yvan Attal) est en définitive un homme seul sinon abandonné. C'est d'ailleurs cet aspect-là qui est le plus intéressant, souligné et développé dans une trop courte dernière partie du film où, enfin libéré, Graff peut tirer des enseignements amers. Jusqu'alors, le caractère policier du film de Belvaux, les tractations autour de la rançon, forment un sujet et une action certes réalistes, mais prosaiques et plutôt sans surprise.