Dans le Japon médiéval, un bandit est accusé d'avoir violé une femme, et tué son mari. Les acteurs du drame témoignent alors au tribunal (l'accusé, la femme, un bûcheron témoin, et même le fantôme de l'assassiné), sauf que chacun va livrer une version contradictoire, le mettant personnellement en valeur.
"Rashomon" est connu pour ce scénario original, qui en inspirera bien d'autres, et qui mélange ces points de vue divergents pour montrer que la notion de vérité est subjective. Une métaphore de la narration, et en particulier du cinéma, où selon la manière dont le plan est travaillé ou monté, on peut développer des impressions très différentes. Le tout est filmé de manière très inspirée et fluide par Kurosawa, dans des décors minimalistes mais bien exploités. On notera également l'utilisation de jeux de lumières naturelles pour mettre en relief les vices de l'Homme. Enfin, le film est bien porté par ses acteurs, et notamment Toshiro Mifune en bandit euphorique. Un classique.