* 6 personnages:
- le moine
- le bucheron
- le cynique
- le gentilhomme
- sa femme
- le brigand
* Le bucheron et le moine ont tout deux été témoins du meurtre du gentilhomme et ont de ce fait assisté au procès.
* Ce qu'ils ont entendu au procès a fortement ébranlé leur foi en l'humanité ; ils essaient d'expliquer au non-chalant cynique l'affaire qui occupe leurs esprits
* A travers leur récit, on assiste au procès et aux versions contradictoires que donnent les témoins.
- la version du brigand: envoûté par la beauté de la femme, il décide de la kidnapper. Après avoir ligoté son mari par la ruse, il viole la femme. Déshonorée, la femme demande au brigand qu'un combat loyal décide du sort de son mari. Le gentilhomme est défait et tué
- la version de la femme: le brigand part après le viol. Son mari n'ose plus la regarder en face. De désespoir, elle s'évanouit. A son réveil, son mari est décédé.
- la version de la victime (à travers la médium): après le viol, la femme accepte la proposition d'épouser le brigand, sous la condition que celui-ci tue son mari importun. Ce sang-froid effraie le brigand qui propose au gentilhomme de tuer sa femme, mais la femme s'échappe pendant ce bref conciliabule. Déshonoré, le gentilhomme commet un suicide d'honneur.
- la version du bûcheron: le bûcheron, par crainte d'avoir trop affaire à la justice, a occulté une grande part de son témoignage. Il a assisté à la scène. Après la demande en mariage du brigand, la femme libère son mari pour l'encourager à tuer le brigand. Mais le mari considère sa femme déhonorée et refuse de la défendre. Devant l'absurdité de ces règles d'honneur, la femme ricane et révèle qu'elle a mené les deux hommes à s'entretuer en espérant que le brigand vainqueur la libère de son mari. Un duel entre les 2 hommes dupés s'ensuit, durant lequel le brigand triomphe maladroitement. Mais la femme a bien entendu fuit pendant l'échange.
* Le cynique déduit correctement que le bûcheron n'a pas souhaité donner son témoignage, parce qu'il a dérobé le poignard de la femme sur la scène de crime. Il rejoint donc lui aussi la cohorte des menteurs.
* Le moine, devant la succession des mensonges et des egos, s'attriste. Il regagne fébrilement sa foi quand le bûcheron voleur accepte d'adopter un bébé abandonné.
* Ce film a bien vieilli. La musique est par moments magnifique.
* Les éclats de rire fous du brigand, de la femme perfide, les comportements apparaissent sans doute un peu étrangers.
* A mesure que les apparences et les alibis se défont, on se trouve comme le moine à douter de tout et tous: la femme, spoliée et si bégnine, se révèle être plus en contrôle de sa situation qu'il n'y paraît. L'illusion est parfaite.