Après le succès international… Bon, natio… Enfin après avoir en 2001 réalisé pour la télévision allemande « Rats : l’invasion commence », Jörg Lühdorff nous concocte trois ans plus tard « Rats 2 : l’invasion finale ». Je vous concède qu’il ne s’est pas foulé pour le titre. Et si encore ce n’était que ça…

Pour faire court (enfin là, je n’y crois pas moi-même), deux scènes sont à retenir pour vous donner un avant-goût de ce qu’est ce Rats 2 :

1) Nos trois compères qui avaient brillamment exterminé les méchants rongeurs trois années auparavant se retrouvent pour, apprenons-nous, célébrer l’enterrement de vie de garçon d’un quatrième larron, maire d’une petite ville de campagne qui se révélera le cadre du film, le lieu ou attaqueront les ratons, the place to (not) be en somme. Enterrement de vie de garçon qui a lieu en présence de la future mariée, des familles… Bon, pourquoi pas. La fête bat son plein (comprenez « ils sont tous pleins comme des barriques »), une musique inquiétante commence à se faire ouïr… Là, en bonne habituée de films pourr… passables, on s’attend à une bonne attaque de rats de derrière les fagots, cela s’annonce pas mal d’ailleurs : tous ces gens ivres dans un lieu clos, de la nourriture à foison… La musique monte en puissance eeeeet… la strip-teaseuse débarque.
Oui oui, devant beau-papa, la belle-doche et le docteur qui vous suit depuis vos quatre ans et demi, vous, le maire vous retrouvez avec une greluche qui se trémousse sur vos genoux, son soutien-gorge à paillettes sur votre tête, votre femme vous lançant des regards assassins à vous donner envie de vous jeter dans les bras, enfin les pattes de ces rats que vous craignez tant.
Cette scène, totalement en décalage, dure bien 3,4 minutes, quand, enfin, la secrétaire du maire à la bonne idée de se faire dévorer dans sa baignoire par les cousins de Mickey, ce qui, une fois l’alerte donnée, ramène tout ce petit monde à la raison.

2) Un peu plus tard, alors qu’ils savent que les rats sont passés à l’attaque, notre petit groupe à la subtile idée d’aller se jeter dans la gueule du loup, ou plus exactement dans l’ancienne usine d’équarrissage où ces derniers ont élu domicile. Bon, pourquoi pas, n’ayant jamais eu à faire face à non pas une, mais deux invasions de rongeurs énervés, qui suis-je pour les juger. Ce qui me surprend tout de même, c’est qu’alors qu’il a bien été mentionné que l’usine été désaffectée depuis plusieurs années et que notre club des cinq teutons se retrouve pris au piège, cerné par les rats, à l’intérieur... tout se remet en marche ! Comme ça. (J’veux bien que les rats soient des animaux forts intelligents mais de là à vous faire fonctionner des machines en pannes en deux temps trois mouvements… humhum). Du coup, ça rend bien à l’écran (enfin on va faire semblant d’y croire) avec de jolies flammes dans tous les sens qui font des gros « pffffsshhIIIIOOOOOU », des broyeurs à viandes qui se remettent à tourner dans de gros fracas mécaniques pendant que nos « héros » tentent vaillamment d’éviter d’y laisser un bras, une jambe ou autre… On se croirait dans Saw 18, un peu, c'est super hein (non). Lorsque l’un d’eux fini par y faire une chute mortelle, vous assisterez à la scène de mort la plus émouvante du cinéma, si si : pendant que de magnifiques effets spéciaux vous le montre tombant dans la quatrième dimension (comment ça j’me trompe de film ? On s’y croirait pourtant) de petits flashback, subtilement accompagnés de jolis éclairs bleus / blancs, nous retracent sa vie (rats-femme-rats-amis-rats) tandis que meurt sur ses lèvres un dernier cri d’agonie, il meurt, encore moins bien joué que Marion Cottillard… Sublime.

En fait, là où le premier film, qui sans être un chef-d’œuvre avait su donner un divertissement moyen en sachant rester crédible, ce deuxième opus se fourvoie totalement en en rajoutant des caisses et en prenant son spectateur pour un crétin des Alpes doublé d’un ado en rut (sinon je ne m’explique pas les trois paires de seins que l’on nous montre, en une demie-heure, le tout à chaque fois lors de scènes parfaitement saugrenues). Puis des rats, même par milliers, ça fait pas assez badass, alors ceux-ci, ils sont mutants, oui ! Et là ou dans Rats premier du nom on avait droit à de vrais rats, ici on récolte des images de synthèse dégueulasses, mais on va pas se plaindre, hein, on a vu des boobs ! (j'pense que je ne suis vraiment pas loin du raisonnement du réalisateur)

Quand j’ai vu l’un des personnages sortir le plus naturellement du monde de son coffre un truc ressemblant à un lance-roquette dopé aux stéroïdes et abattre le plus gros monument de la ville, le tout en tirant à plusieurs kilomètres de distance, je me suis dit qu’il était vraiment temps que tout cela se termine.

Et apparemment le mec qui gère le budget « effet spéciaux pour les grosses explosions qui font boom en décalage de plusieurs secondes" s'est dis la même chose... Merci à lui ! (mais songe quand même à ne plus jamais toucher à un ordinateur de ta vie).

P.S. : un jour, j'arriverai à faire court.
Pravda
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le 23 mai 2013

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