Cinquante-neuvième classique d'animation Disney, Raya et le dernier dragon délaisse les aventures musicales au profit d'une épopée épique empreinte d'action fantastique ! Le conte prend place dans un royaume imaginaire inspiré des cultures d'Asie du Sud-Est, où humains et dragons vivent paisiblement. Mais une force maléfique rompt cette harmonie et sème le chaos, faisant disparaitre les dragons de la surface de la Terre. Sans la sagesse inculquée par ces derniers, les hommes survivants s'entredéchirent, divisés en plusieurs factions. Et c'est dans cette période sombre et incertaine que la jeune Raya, fille de chef et guerrière recluse, se met en quête de retrouver Sisu, dernière créature mystique capable de stopper le Mal qui gagne du terrain. D'une richesse visuelle rare, mettant en scène cinq univers différents avec chacun leurs spécificités et identités graphiques, la dernière production de la firme aux grandes oreilles a effectué un travail titanesque pour créer un monde particulièrement dense et accessible. L'idée des factions n'est pas sans rappeler les blockbusters Divergente, Hunger Games ou encore Star Wars... De prime abord, on se dit que Disney a joué la carte de la facilité et du déjà-vu mais heureusement, la mythologie ici inventée nous emporte ailleurs et convainc par son cahier des charges méticuleusement respecté. L'animation est splendide et foisonne de détails et de couleurs. Paysages, codes vestimentaires, architecture, arts martiaux, gastronomie, tout ça témoigne des efforts de Disney pour promouvoir l'inclusivité et l'authenticité dans ses fictions. L'intrigue, quant à elle, reposant sur une quête d'objets mythiques, est plus simple et prévisible, oscillant entre scènes d'action pures et moments plus légers. Plus sombre (l'égoïsme de l'humanité qui oeuvre à sa propre perte) et sans parenthèse chantée ni prince charmant, le film résonne amplement avec le contexte pandémique dans lequel celui-ci a été créé : les morales "différents mais semblables", et "l'union fait la force" font mouche, sans compter les messages sur la confiance et l'espoir. Les notes musicales de James Newton Howard, qui accompagnent l'adrénaline de l'action avec justesse, sont superbes et densifient l'héroïsme du personnage de Raya ! Cette dernière, s'inscrivant dans la lignée des héroïnes indépendantes et intrépides, manque peut-être un peu de nuances pour qu'on se souvienne d'elle. Sa partenaire Sisu m'a un peu déstabilisé par son côté "wesh-wesh" mais comme le décalage est pleinement assumé, on s'y fait ! Les autres personnages sont funs, dynamiques, étonnants (Tuk-Tuk en tatou toutou ou encore le bébé voleur !), et reflètent parfaitement la diversité promue par le scénario. Personnellement, je n'ai pas vu le temps passer et je me suis clairement laissé transporter ailleurs, entre magie, décors somptueux et morale profondément en écho avec nos états d'âme actuels.