Jacen - Trip in Asia.

Reach for the sky (2016) – 공부의 나라 / 90 min
Réalisateurs : Steven Dhoedt et Choi Woo-Young – 최우영
Casting : Hwang Hyun-Ha – 황현하 ; Kim Min-jun – 김민준 ; Jung Hye-in – 정혜인 ; Kim Ki-Hoon – 김기훈.
Mots-clefs: Corée ; Documentaire ; Etudes.

Le pitch:
SKY est l’acronyme utilisé pour désigner les trois plus prestigieuses universités coréennes. Pour les lycéens, c’est le Graal que seuls quelques uns parviendront à atteindre. Pour cela, il leur faut obtenir la meilleure note possible au Suneung, le baccalauréat coréen. Une année entière consacrée aux révisions, une année pendant laquelle les réalisateurs vont suivre lycéens, parents et professeurs pour observer le mécanisme de l’éducation coréenne.

Premières impressions:
La dernière semaine d’octobre rime avec Festival du Film Coréen à Paris (FFCP). Cette année, le premier film que j’ai vu au festival est Reach for the SKY, un documentaire qui s’arrête sur le diplôme de fin de lycée en Corée : le Suneung.

Le système éducatif coréen, peut en bonne partie être comparé au notre. Après 6 ans de primaire (5 en France), 3 de collège (4 en France) et 3 de lycée, tous les lycéens vont passer un examen qui sanctionnera leurs études. Grande différence néanmoins, en Corée, tout le système éducatif vise avant tout à obtenir des bons scores, plutôt qu’à apprendre à réellement réfléchir. Une pression folle est mise sur les jeunes collégiens et lycéens pour réussir, car la moindre faute sera synonyme d’échec dans la quête du Graal.

La raison est assez simple. Plus qu’un examen, le Suneung est un concours qui permettra aux meilleurs, sans distinction de classe sociale, d’accéder aux plus grandes universités (à condition de pouvoir payer les frais exorbitant). Être admis dans l’une des SKY, c’est l’assurance d’une vie meilleure. Ainsi le jour des examens, la Corée s’arrête. On va même jusqu’à arrêter le trafic aérien le temps de la compréhension orale en anglais pour qu’il n’y ai pas de bruits parasites.

« Reach for the sky » dépeint la vie de trois étudiants qui se préparent à passer ou repasser le concours. Cependant, les réalisateurs ont usé et abusé des codes du thriller pour faire ressentir une pression monstre aux spectateurs. La mise en scène, le montage, la musique façon Hans Zimmer… C’est comme si tout le documentaire voulait miser sur l’émotion plus que sur l’information ! Alors, je comprends bien le but immersif, mais pour moi cette confusion des genres empêche le spectateur de prendre du recul sur ce qu’il voit. Avec les mêmes artifices, Je suis persuadé que l’on pourrait réaliser le même film catastrophe sur le baccalauréat, ou même sur une bête dictée de CM1.

Ce film montre beaucoup de choses, mais fondamentalement, il en explique très peu. Il n’y a pas d’analyse sociologique, pas d’interviews contradictoires, pas de témoins avec un regard différent… Une pure approche descriptive serait parfaitement valable et intéressante, mais les artifices du montage viennent à l’encontre de cette approche. Peut-être que je suis trop habitué aux documentaires journalistiques français, mais ce manque de distance m’ennuie.

Pour conclure, « Reach for the Sky » est un très bon film. Il est bien construit, on ne s’ennuie jamais et il aborde même une certaine critique du système par l’image. C’est juste son positionnement de documentaire qui me chatouille.