Space pétard mouillé d'un enfant du feu peu ambitieux.

- Il y a des films en plusieurs parties qui se suffisent à eux-mêmes, d'ailleurs, c'est le cas de la plupart ; pour les plus récents, on a Dune ou Mission Impossible Dead Reckoning comme exemple, bien qu'ils demandent de voir la suite, on sait si on a aimé ou non, si l'histoire a été assez fournie pour nous tenir en haleine suffisamment pour nous plaire, même sans avoir de conclusion et possiblement être un bon film (le SdA, Matrix Reloaded, sont quelques exemples) ; mais il y en a certains qui m'embêtent bien plus, car je n'arrive pas à me positionner sur mon ressenti tant que je n'ai pas eu toute l'histoire complète !

Cette année, j'ai eu ce sentiment (bien que mesuré) avec "Spider-man Across the Spider-Verse, où l'histoire m'a laissé un peu sur le carreau tellement elle a besoin d'être complète pour s'avoir si je l'apprécie, ou pas tant que ça (heureusement le film a beaucoup d'autres qualités pour être bon) ; le pire exemple que je puisse trouver est sans aucun doute "Arthur et la Vengeance de Maltazard", le deuxième film de la trilogie où il ne se passe quasi rien d'intéressant dans tout le film, mais seulement des bribes, des miettes pour introduire le dernier volet, comme une impression d'avoir vu une bande-annonce de deux heures... Et si je prends du temps pour expliquer tout cela, c'est justement parce que c'est ce que j'ai ressenti devant ce Rebel Moon part 1 !

J'aime vraiment bien le début du film pourtant, avec cette petite ville de fermiers, étrangers aux conflits galactique de leurs univers, mais confronté inévitablement aux puissances qui sont au-dessus de tout.

Mais dès qu'ils quittent leur lune et traversent la ou les galaxie(s) (on nous donne très peu de références de temps et de distances dans ce film, dur de savoir ce qui est loin ou proche), le film change de rythme pour sauter de scène en scène, à la façon niveaux de jeux-vidéo, pour introduire chaque nouveau personnage qui fera partie de l'aventure et se débarrassant de toutes contraintes scénaristiques, car bien que la plupart ne se connaissent pas, il suffira de dire : "tu veux venir te battre avec nous ?", ou "c'est pour la bonne cause", pour que les éminents protagonistes répondent par l'affirmative sans trop se poser plus de question que ça (on repassera pour la crédibilité et la subtilité).

Alors oui, il fallait bien quelques petites scènes d'action par-ci, par là, mais comme je le disais, ça fait fort niveaux de jeu vidéo, où l'on recrute le personnage qu'on a aidé ou croisé et ensuite, on change de niveau pour aller en chercher un autre et au final, eh bien c'est tout ce que nous offre le film, niveau construction narrative et vrais enjeux prenants, on ne nous donne que des miettes, on ne fait que semer les graines pour le film suivant et moi, je ne suis pas rassasié avec juste des miettes et des graines !

J'attendrais donc de voir la partie 2, me faire un avis sur un tout, mais en l'état, le film avec son seul visionnage ne fonctionne pas.

- Malgré un aspect technique très artificiel de certain plan, mais qui sont artistiquement jolis (l'héroïne dans les champs, face à l'immensité de la planète auquel leurs lune-habitat gravite et des plans picturaux à la Snyder), l'ambiance, les décors et le style un peu techno-viking, offrent un espace qui m'a beaucoup plu, même quand les soldats empiriques débarquent avec leurs looks clichés de Gestapo et soldats du futur, on reste sur des bases classiques de la science-fiction qui ont fait leurs preuves.

Et justement, ça ne l'aura apparemment échappé à personne, mais ce métrage est un concentré de déjà-vu, soit comme une bouille informe pour certain, soit comme une sorte de best of pour d'autres ; alors, il faut vraiment arrêter de le comparer à Star Wars, car à part une scène et un Han Solo cliché, il n'y a quasiment rien d'autre, par contre du Metal Hurlant, là, il y en a, de l'inspiration Western, du Kurosawa et ses 7 samouraïs, là oui effectivement, mais ce qui m'a le plus marqué, c'est son inspiration flagrante à la culture Manga et Japanime, son côté Cyberpunk surtout.

Que ça soit des designs, des idées visuelles (le cocon cyber-organique à la fin) et l'inspiration de Gally (Alita pour ceux qui la découvrent grâce aux usa) de Gunnm, m'a sauté aux yeux dans la première partie du film, sur la lune, ça m'a même beaucoup plu en fait, car j'y ai vu bien plus de Gally (qui est mon héroïne préférée toutes oeuvres confondues) dans le personnage de Kora, que dans la Alita du film de Rodrigez/Cameron ; son passé trouble, la révélation de qui elle était (pour ne pas trop spoiler), son look dans la ville et dans le bar, de ses aptitudes, mais surtout de sa gestuelle, la scène de la grange et sa façon de se battre, avec force et mouvement sec et précis, j'ai vu les planches de manga s'animer sous mes yeux et rien que pour ça, ca m'a emballé furieusement ; d'où aussi ma déception par la suite quand le film ne propose plus grand-chose du style et change de ton et d'ambiance.

Si le nom de Star Wars a été pas mal utilisé pendant la promotion, c'était pour souligner l'ambition du projet et c'est aussi ça qui m'a dérangé, comment avec une liberté totale laissée par netflix et d'un beau budget, le film peut être aussi peu ambitieux que ça ?

Snyder veut faire son gros space oépra à la star wars ?

Bien et que retiens-t-on du film ? :

Deux personnages qui vont chercher quelques combattants pour aider leur village à se défendre contre des militaires totalitaires... Bataille qu'on ne verra pas dans ce premier film et c'est tout (et il lui faut 2h13 pour raconter ça, avec un bien meilleur rythme ça aurait pu mieux passer) !

Alors oui, j'ai vu quelques créatures, deux/trois vaisseaux différents et bien qu'on soit passé par plusieurs planètes, on n'en voit que des tout petits bouts très vides (un ranch dans le désert, un ponton, une ruelle et un décor numérique de nuit très vide... suppppeeeerrr), je n'ai aucunement senti l'impression de voyage et découvertes dont on peut s'attendre de ce style de space opéra (les petites productions bis Star Crash et Galaxina proposaient plus d'aventures).

Néanmoins, je ne peux pas dire que le film est mauvais pour autant, juste très décevant et un peu raté, car Snyder saupoudre le métrage de plusieurs scènes d'actions, combats, batailles, le budget se fait sentir dans le visuel global et le fait de passer de lieu en lieu, bien que le rythme pose problème, fait qu'on ne se laisse pas envahir par la lassitude.

Rendez-vous au prochain volet, peut-être que cette partie 1 se complètera bien en formant un tout, mais comme dit plus haut, pour moi, il ne se suffit pas à lui seul.