L'avantage d'avoir enduré et écrit sur le 1er Rebel Moon, c'est qu'on a pas besoin de trop se casser la tête si on veut aborder la suite. Jugement lapidaire, et vous aurez raison de penser que les préjugés étaient en alerte avant même de lancer cette partie 2. Mais la raison principale est autrement plus simple : L'Entailleuse persiste et signe dans les âneries ayant conduit Rebel Moon à dégringoler du sommet des attentes aux profondeurs de l'indifférence.
On reprend pile après la victoire des rebelles menés par Kora (l'entailleuse) et Gunmar, le conflit est délocalisée sur leur bonne vieille planète de Veldt dont on ne bougera pas d'un iota. Pratique si on veut donner de l'envergure à une saga dont le terrain de jeu est galactique. Mais c'est vrai qu'avec une séquence de moissonnage aux allures de pub Fitness Park, on a tellement envie de rester là, à manger du ralentis sur des guerriers sous stéroïdes croisant la faux avec de braves agriculteurs. Et à se régaler l'ouïe sur une bande originale du toujours bien bourrin Tom Holkenborg (bon courage pour détacher un seul titre écoutable). Mais le plus beau arrive au moment d'une table ronde ou chacun de nos héros s'épanchera sur les raisons de sa rébellion. Deux heures d'exposition en décembre n'ont visiblement pas suffit, il faut y ajouter un flashback par personnage. En réel, presque dix minutes de gras avec tout plein de ralentis, des performances atones et une absence totale d'émotions derrière les images glacées sur-signifiantes. En gros, tout ce qui peut exaspérer chez Zack Snyder est encore là. On aurait tort de jouer les hypocrites, la cohérence veut que le style soit dans la continuité, mais bizarrement ça n'en fait pas une qualité ici. Étrange non ? Sinon, n'attendez rien de Jimmy, le protagoniste robotique vendu pour être pivot cette fois-ci. Il a le même temps d'écran que dans le premier film. Ça valait bien la peine de l'avoir gardé sous le coude !
Quand on entre dans la bataille, ce n'est guère mieux. Comme on avait pu le constater dans la première partie, Snyder n'est même plus motivé pour offrir des séquences d'action qui valent leur pesant d'or. Le manque d'ampleur crève les yeux, le manque d'intensité aussi. Encore une fois, le maniérisme du réalisateur ne va rien arranger. Même le combat au sabre-las...à la machette fluorescentes pardon (on pourrait finir par croire qu'on a voulu émuler Star Wars) est bazardé sans le moindre intérêt. Les seuls plans à ressortir sont également les plus ridicules, comme par exemple Kora qui saute dans la salle des machines en tirant au blaster. Les couacs de montages n'aident pas (on alterne sans arrêt d'un endroit à un autre). Et on a même droit au cliché du dernier monologue existentiel avant la probable mort. Cette séquence à la rigueur passe mieux, car elle est tellement mal écrite et mal jouée qu'elle donnerait presque un cachet nanar à ce blockbuster décourageant de nullité. Sachant qu'aucun acteur ne pourra se vanter d'avoir participé à cette mascarade à plus de 150 millions de dollars, on évitera de s'étendre sur leurs performances. Même si pour certains, on peut arriver à en sourire. L'unique amélioration à relever concerne des effets spéciaux plus aboutis, et ce sera tout.
Soyons sages et restons-en là. Snyder clame qu'une version longue de 6 heures existe pour les deux films. L'inespéré (et très dispensable) Justice League a démontré que chez lui, deux heures de plus ne changeaient ses lacunes en tant que conteur et la pauvreté de ce qu'il raconte. Il n'y a plus qu'à espérer que Netflix enterre le projet d'une saga sur cet univers qui de toute façon n'a aucune personnalité. On aurait pu s'arrêter au premier film, et on aurait eu raison. Le deuxième vient le confirmer.