Flèche lunaire (ou l'art de faire deux critiques en une seule !)
J'avoue que si j'ai bien aimé Rebelle, ma note comprend aussi le court-métrage qui l'a précédé, comme tout Pixar, La Luna, chef-d'oeuvre de poésie et d'invention visuelle qui mettrait à lui seul la concurrence à l'amende, le tout sur la base d'un enfant qui doit cotoyer les étoiles avec son père et son papi, le tout sans aucune parole, c'est à tomber.
Quant au film, il m'a bien plu, même si, du fait de la présence de trois réalisateurs dans le navire, cela résulte d'une génèse compliquée, avec au fond le manque d'un enjeu sérieux ; certes, Pixar a su créer sa propre princesse, féministe et ne voulant pas vraiment trouver l'amour, mais vivre à sa façon, quitte à créer un conflit avec sa mère où l'on retrouve le sacro-saint conflit générationnel, avec un père qui est lui très cool, et ses trois petits frères qui sont la caution vraiment comique de l'histoire.
Dès la seconde partie, le film bascule du côté Frère des ours, avec un personnage se transformant en ursidé à la suite d'une malédiction, et c'est là où ça pêche un petit peu selon moi, mais on est loin de la (semi) déception de Cars, et il y a suffisamment de morceaux de bravoure pour montrer que Pixar est toujours le numéro uno !
Parce que si il y a quelque chose qui claque, c'est le graphisme ; on a franchi un gap monstrueux en termes de vêtements, dans la chevelure (on dirait que ceux de Merida sont réels), et une utilisation fantastique des décors, à tel point que certains décors, comme ceux avec les dolmens, sont clairement photo-réalistes, c'est magnifique !
Quant à la musique, composée par Patrick Doyle, un écossais (comme plusieurs voix du casting V.O., à l'image du pays où se déroule film), il y a un très beau travail sur la musique locale, dont la cornemuse. D'ailleurs, on a droit à deux passages chantés, qui passent relativement bien du fait de leur brièveté.
Comme je le disais, c'est dommage qu'il manque un vrai méchant, un héros, quelque chose qui aurait fait tenir le film plutôt que ce passage censé être dramatique qui est la relation entre Merida et ce personnage, parce que ça retombe souvent vers le versant comique.
En clair, n'y voyez pas une pointe d'émotion à la Toy Story 3.
Cela dit, malgré les griefs reprochés, ça reste un très bon film, où l'on rigole bien (surtout grâce aux trois petits frères), mais ça nous rappelle que Pixar n'est définitivement plus tout seul, n'oublions pas Dragons (auquel le film fait parfois penser)...