Pas de destin

Avant que vous ne lisiez cette critique, je tiens à faire une petite remarque.

Au moment où j'écris ma critique, le court-métrage Il était une fois un studio fêtant les 100 ans de Disney a été posté en VF sur youtube. On parle ici des 100 ans de la Compagnie Disney ayant créé ce qu'on appelle les 'Grands Classiques Disney'.

Et dans les commentaires, quelqu'un a demandé pourquoi Mérida n'était pas présente parmi les personnages.

Question que je peux comprendre Mérida étant présente dans la gamme Disney Princess et étant également présente à Disneyland Paris.

Cependant, ayant vu cette phrase plusieurs fois sur les fandoms, j'ai l'impression que ceux qui posent cette question se disent fans de Disney alors qu'ils ne prennent même pas le temps de regarder les listes des oeuvres de la Compagnie Disney elle-même. C'est-à-dire prendre le temps de savoir quelle est la différence entre les 'Grands Classiques Disney' et les films des studios autour de Disney ne faisant pas directement partie de la Compagnie Disney.

Alors, voilà ce que je souhaite dire à ces derniers.

REBELLE N'EST PAS UN 'GRAND CLASSIQUE DISNEY' B*RDEL!

Rebelle est, en réalité, un film réalisé par les studios Pixar étant les plus célèbres studios autour de Disney puisqu'on leur doit des oeuvres comme la quadrilogie Toy Story, Monstres et Cie ou encore Coco.

Et comme Rebelle fait partie des films Pixar, il est normal que Mérida ne soit pas présente dans Il était une fois un studio.

Après, je reconnais que les studios Disney sont eux-mêmes responsables de cette erreur vu que Rebelle a des allures de 'Grand Classique Disney' et que Mérida apparaît dans le 'Grand Classique Disney' Ralph 2.0.

De plus, si on n'a pas vu ce film en VO, on ne sait pas que Ralph 2.0 fait une blague-référence (plutôt réussie d'ailleurs) sur le fait que Mérida, bien que faisant partie de la gamme Disney Princess, reste un personnage de Pixar la blague ayant disparu en VF.

Néanmoins, j'estime que quand on se dit fans de Disney, on prend le temps de réellement se renseigner sur leurs oeuvres.

Et, aujourd'hui, avec Internet, n'importe qui peut le faire.

Si, parmi ceux qui vont lire cette critique, il y en a qui pensaient que Rebelle était un 'Grand Classique Disney' à cause des studios faisant n'importe quoi avec Mérida, désolée pour l'agressivité excessive dont je fais preuve mais j'avais besoin de me défouler.

Et j'estime que tout le monde a le droit de se défouler quand il/elle en ressent le besoin.

Sur ce, bonne lecture!

Pixar se disnéise.

Voilà ce qu'on a énormément entendu lors de la sortie de Rebelle.

Il est vrai que lorsqu'on regarde le film pour la première fois, l'univers de ce dernier fait davantage penser à un Grand Classique Disney qu'un film d'animation Pixar.

-Un Royaume à l'allure de conte

-Une Princesse

-Des petits animaux mignons/sidekicks

-Des figures parentales

-De la magie

-Un antagoniste dangereux

Cependant, loin de tomber dans le manichéisme Disnéen, les studios Pixar restent fidèles à eux-mêmes en mettant en scène des personnages humains et imparfaits. De plus, alors que les studios Disney ont pour spécialité de tuer les mères des protagonistes condamnant ces derniers à être orphelins ou à avoir seulement leurs pères, les studios Pixar mettent en scène la relation entre une héroïne et sa mère.

Certes, il y avait déjà eu les présences de mères/figures maternelles aussi bien chez Disney que chez Pixar. Cependant, quand elles étaient les seules figures parentales des protagonistes, ces dernières étaient souvent incompétentes et/ou dépassées par des protagonistes indisciplinés/esseulés. Et si les mères étaient en vie, c'était pour être docilement aux côtés des pères et être limitées à de la figuration.

_La mère célibataire d'Andy ne compte pas car ce n'est pas le personnage central de Toy Story_

Pire que tout, les figures maternelles pouvaient aller jusqu'à être diabolisées au point de devenir les méchantes des intrigues.

Et bien dans Rebelle, on n'a rien de tout ça.

L'histoire se centre sur Mérida, Princesse aventurière soignant bien peu son apparence, disant toujours ce qu'elle pense et férue du tir à l'arc ainsi que sur la Reine Elinor plus soigneuse, maniérée et traditionaliste. Deux personnages ayant une relation mère-fille chaotique.

En plus de mettre en avant une mère au centre d'une intrigue, Pixar, fait, ici, un parallèle intéressant entre les héroïnes Disney datées, délicates et dociles, ainsi que les héroïnes Disney plus actuelles réfléchissant et agissant elles-mêmes.

Rebelle parle également de mésentente entre les générations devant apprendre à ne pas être en conflit permanent mais à s'apprendre mutuellement des choses: Elinor en acceptant que les traditions rétrogrades appartiennent au passé...

...Mérida en acceptant qu'il y a une différence entre méchanceté et manque d'écoute.

Parlons maintenant des autres personnages. La vieille sorcière est assez drôle. Le Roi Fergus peut être divertissant alternant entre mari aimant et homme un peu bébête. Les trois petits frères triplés de Mérida sont des diablotins faisant ricaner à chacune de leurs apparitions.

Malheureusement, les personnages des prétendants et leurs pères sont tellement caricaturaux qu'ils sont plus agaçants que marrants. Certes, il est volontaire qu'ils soient montrés comme bien peu propres et complètement abrutis pour renforcer le message qu'un mariage forcé est la pire des idées mais ils sont bien trop présents dans le film au point d'agacer aussi bien les héroïnes que les spectateurs.

Puisqu'on en est aux défauts, parlons du problème principal du film. Bien qu'il ait un propos intéressant, Rebelle reprend des éléments du Grand Classique Disney Frère des ours.

Ce qui est bien peu glorieux pour les studios Pixar qui se mettent à copier leurs voisins alors qu'ils avaient prouvés qu'ils pouvaient faire des intrigues originales.

Néanmoins, cela ne veut pas dire que Rebelle est à jeter pour autant. Bien au contraire.

En dehors de son intrigue, le film est visuellement beau. La forêt verdoyante et les feux follets sont juste sublimes, l'ambiance médiévale est parfaite.

De plus, l'ambiance médiévale est renforcée par la musique de Patrick Doyle donnant un côté conte celtique pleine de poésie rendant l'immersion cinématographique parfaite.

Et n'oublions pas la chanson Je m'envole étant un hommage évident à la chanson Tu t'envoles de Peter Pan.

Puisqu'on parle de l'ambiance sonore, penchons-nous sur le doublage.

Pas grand-chose à dire, les comédiens font tous un très bon boulot.

-Bérénice Bejo en Mérida: parfaite

-Nathalie Homs en Reine Elinor: parfaite

-Jack Frantz en Roi Fergus: parfait

-Cathy Cerda en vieille sorcière: parfaite

On a même droit en caméo à Michel Hazanavicius lui-même doublant un corbeau amusant. De plus, les rôles tertiaires sont interprétés par des comédiens de doublage connus comme Emmanuel Curtil ou encore Donald Reignoux (dommage que ce ne soit pas des rôles glorieux).

Et là, vous vous demandez sûrement pourquoi la voix de l'antagoniste n'est pas mentionnée. Et bien pour la raison suivante: il est muet.

En effet, contrairement à de nombreux ennemis de protagonistes, l'ours Mor'Du n'a ni but, ni envie de nuire aux protagonistes par méchanceté gratuite. Et pour cause: les personnages du film étant des humains avec des défauts devant réparer les erreurs qu'ils ont commis, Mor'Du n'est pas un méchant très méchant tentant de nuire aux héroïnes; mais simplement une âme errante et un reflet de ce qu'elles pourraient devenir si elles ne se rachètent pas l'une envers l'autre.

De plus, le court-métrage dérivé du film, à savoir La Légende de Mor'Du, nous en apprend davantage sur ce personnage: court-métrage renforçant davantage le parallèle avec nos héroïnes du long-métrage.

Bref, malgré quelques défauts, Rebelle est un très bon film.