Si le treizième long-métrage d'animation Pixar ne m'emballait guère au préalable, celui-ci m'aura donné tort en me surprenant grandement, Rebelle outrepassant finalement de bien évidentes faiblesses en arborant un rythme et une ambiance enchanteresse, le tout porté par des personnages éminemment sympathiques.
Assurément, ce film n'est donc pas exempt de tout reproche, celui-ci constituant une œuvre criblée de ficelles scénaristiques classiques, le faisant entre autre davantage lorgner du côté d'une production Disney traditionnelle : ce récit tenant du conte et sa princesse en guise de figure principale rappelle en effet bon nombre d'œuvres propres au studio aux grandes oreilles, et n'arbore pas de ce fait cette empreinte innovante et originale bien souvent rattaché au travail fourni par Pixar.
Disons par conséquent que Rebelle partait avec un certain désavantage, l'intrigue prenant place au sein de l'Ecosse médiévale en mêlant une bonne dose de magie à des rapports familiaux conflictuels, découlant d'une volonté de liberté pour le moins farouche ; un scénario plutôt convenu en somme mais non moins divertissant, on regrette surtout que celui-ci s'avère dans sa globalité prévisible, la majorité des rebondissements n'en sont pas vraiment tant ils sont attendus, aussi on ronge son frein en terme de suspense.
Pourtant, Rebelle m'aura ni plus ni moins passionné de façon croissante, dans le sens où le long-métrage pallie avec un certain brio cette carence d'originalité par le biais de ses fameux personnages : Mérida est en l'occurrence une héroïne haute en couleur et audacieuse à souhait, à l'image de sa superbe et flamboyante chevelure, ses parents renvoient quant eux à des figures moins recherchées mais non moins primordiales, notamment concernant Elinor et les nombreuses thématiques lui étant rattachées.
Le reste de la galerie est fort plaisant autrement, que l'on songe aux trio de bambins ou aux clans truffés de figures hilarante ; l'humour fait d'ailleurs en règle générale mouche, un bon point en l'espèce dans la mesure où Rebelle oscille avec réussite entre ambiance légère et une trame de plus en plus captivante, fort de ses enjeux un poil dramatiques.
Une bonne alchimie compose ainsi le long-métrage, et je mentirai en disant que le dénouement ne m'a pas enthousiasmé, pas de la à dire qu'il m'a pris aux tripes mais il faut reconnaître que l'attachement aux personnages aura été des plus salvateurs car propice en émotion ; au bout du compte, bien que trop ancré dans son modèle conventionnel, Rebelle se révèle être percutant dans le genre, et ce quand bien même il n'est pas le plus mémorable des long-métrage Pixar.
Pour conclure, l'animation m'aura également convaincu de façon graduelle, l'environnement d'apparence classique s'avérant finalement majestueux à l'image des Highlands écossais, tandis que les personnages sont visuellement probants, si ce n'est superbes (Mérida) ; une bonne surprise donc, Pixar faisant finalement mieux avec son ardente princesse que les dernières productions Disney s'en rapprochant (Raiponce et La Reine des Neiges).