[Rec] plonge son spectateur dans l'horreur totale à travers les images filmées par un caméraman qui
Un film espagnol qui, bien qu'utilisant le même principe de la caméra-épaule vu dans "Le Projet Blair Witch", s'avère être encore plus efficace, plongeant le spectateur dans l'horreur totale à travers les images filmées par un caméraman qui n'est autre que... nous! Préparez-vous à vivre "[Rec]"...
Les réalisateurs espagnols Jaume Balaguero et Paco Plaza ont sans aucun doute fait preuve d'une très grand efficacité en réalisant ce film d'horreur faisant de la nervosité et de la tension le maître mot. Bien que le principe est plus ou moins identique à celui utilisé dans "Le Projet Blair Witch" par exemple – soit la caméra épaule et les images filmées par les personnages du film – "[Rec]" se détache néanmoins de celui-ci en faisant basculer le film dans l'horreur et le gore, outre le suspense et l'épouvante.
L'histoire, quant à elle, est simple: une présentatrice de télévision et son caméraman sont chargés de faire un reportage sur les pompiers travaillant durant la nuit. Suivant ceux-ci lors d'une urgence, ils vont se retrouver dans une maison avec des humains infectés par un virus inconnu. La maison va être mise en quarantaine, empêchant tous les occupants du bâtiment de s'échapper et les obligeant à faire face aux individus infectés et dangereux.
La tension monte progressivement durant le film, atteignant le maximum lors des scènes finales. Alors que nous n'avons affaire qu'à une vieille femme contaminée au début, le nombre de victimes du virus va augmenter, obligeant les survivants de trouver une issue pour s'échapper coûte que coûte. La tension est magnifiquement bien introduite dans le film, grâce à de nombreux éléments, à commencer par la photographie – le style caméra-épaule étant ici à apogée, mêlant mouvements brusques, lumières sombres (y compris la lumière verte de la scène finale), rapides et nerveux zooms/dézooms, longues séquences etc. Le son et l'éclairage sont aussi pour quelque chose dans l'élaboration de cette atmosphère horrifique.
Les acteurs font également un très bon travail. Parmi ceux-ci, Manuela Velasco rentre bien dans la peau de la présentatrice télévision, pour la simple et bonne raison qu'elle en est une dans la vie réelle. Les réalisateurs ont fait tout pour mettre les acteurs dans la situation du film: le scénario ne leur était dévoilé que petit à petit, au fur et à mesure que le tournage avançait, ayant pour effet de les mettre mals à l'aise. Par exemple, lors d'une scène où un jeune pompier mort tombe sur le sol depuis la cage d'escalier, aucun acteur n'était au courant de cet élément, rendant leurs réactions tout à fait réalistes.
Pour en revenir à la caméra-épaule, elle joue à elle seule un personnage du film, étant donné qu'elle est portée par Pablo Rosso, le directeur de la Photographie. Bien que l'on ne voit pas le caméraman du début jusqu'à la fin, et qu'on l'entend à peine, sa présence se fait ressentir à travers toutes les images, plongeant directement le spectateur sur la scène. Rares sont les films qui ont utilisé cette technique de filmage aussi adroitement.
La fin est bien entendu le point culminant du film et la plus claustrophobe, avec son éclairage limité, son décor sale et sombre et son mystère sans résolution. Il est évident que Jaume Balaguero et Paco Plaza ont fait un très bon travail sur "[Rec]" et ont apporté quelque chose de nouveau au cinéma d'horreur, quelque chose qui a même suscité deux suites ("[Rec] 2" et récemment, "[Rec] 3")de même qu'un remake américain ("Quarantine", copie conforme de l'original) et sa suite.