L’histoire reprend directement après la fin du premier volet. Après deux-trois répliques résumant l’intrigue précédente, l’enchainement ce fait en nous proposant un nouvel angle de vue de la situation: suivre l’équipe des forces spéciales qui s’apprêtent à entrer dans le bâtiment infecté pour secourir et surtout comprendre ce qui s’y passe. L’escouade va donc croiser le chemin des quelques survivants et, très vite, découvre que la situation ne c’est pas du tout améliorée.
A mis chemin entre "L’exorciste" et "The Descent", cette suite tend à éclaircir les nombreuses zones d’ombres laissées par "Rec" premier du nom. Inutile donc de dire qu’il est indispensable de l’avoir vu pour saisir toute l’histoire de ce film. Une histoire d’ailleurs bien irrégulière, parfois captivante mais souvent anecdotique, qui, au final réduira le film au simple plaisir sensoriel qu’il procure.
L’utilisation systématique d’une caméra portée, si vendeur de nos jours, est donc réutilisé et retranscrit à merveille l’ambiance originale. On est alors directement téléporté aux cotés des personnages, on voit à travers leurs caméras portatives, on ressent leurs moindres sensations, on sursaute synchrone, bref le spectateur est totalement immergé dans le film qui, à la manière d’un FPS, nous plonge alors en live au plus prêt de l’action.
Les réalisateurs utilisent un maximum de filtres et d’astuces (peut-être trop même) pour justifier le cadrage bâclé créant l’ambiance. Intelligemment monté, le film s’enchaine alors sans le moindre accros et semble être tourné en une seule prise. Dommage qu’il n’en soit pas de même pour l’histoire qui souffre malheureusement de nombreuses incohérences et raccourcis grossiers qui décrédibilisent souvent l’action. Difficile de croire à des soldats aussi impulsifs et rebelles, à des ados aussi cons et à la tournure des évènements. Dommage donc que le scénario soit si brouillon car il y a de de très bonnes idées (notamment la révélation finale) qui auraient méritées plus de développement et d’importance.
Surement moins subtile que le premier, cette suite directe est cependant bien plus efficace. Les réalisateurs ont su réutiliser et repousser les limites de leur propre concept et parviennent une nouvelle fois à plongé le spectateur dans l’action. Malgré quelques bonnes idées, le film souffre tout de même d’un manque occasionnel de crédibilité et de logique qui, en plus de montrer les limites du concept, plombe parfois l’ambiance. Au final, on en ressort plein de sensations, d’images et de peurs mais tout de même moins surpris qu’après la découverte du premier volet.