Quand le petit moineau sort de ses ballerines...

Une espionne sexy, une atmosphère sombre, une affaire de taupe en pleine guerre froide, l'URSS qui pointe son nez et une bonne dose de violence, nul doute que Red Sparrow ressemble comme deux gouttes d'eau à "son aîné" sorti l'année dernière, Atomic Blonde avec Charlize Theron. Ressemblait plutôt, car même si ce dernier ne se privait pas de scènes de violence, Red Sparrow pousse le bouchon encore plus loin et, l'extrême violence et la nudité ne sont pas négligées.

Mais alors, que vaut le film ? Adapté du roman du même nom et retranscrit par le scénariste à qui l'on doit notamment Les Noces rebelles et A Cure for Life (dont le scénario était au passage d'une maîtrise impeccable), le nouveau film de Francis Lawrence (Hunger Games 2, 3 et 4) avec désormais son actrice fétiche, la sublime Jennifer Lawrence, qui ne cesse de gravir les échelons d'Hollywood, est un sans-faute. L'histoire suit Dominika, une jeune danseuse étoile russe qui, victime d'un accident, va se retrouver, "grâce" à son oncle, espionne au SVR (Service de Renseignement Extérieur) afin d'aider sa mère malade...

Sur le papier, le pitch de départ n'a rien d'impressionnant, mais une fois que le film débute avec son excellente scène d'ouverture, on est très rapidement plongé dans ce thriller au suspense omniprésent, qui offre son lot de surprises jusqu'à ses dernières révélations inattendues. Le scénario est sans temps mort, n'hésitant pas à placer à certains moments l'action au second plan, et Dominika prend également son temps pour devenir un "moineau".

La réalisation est maîtrisée avec des cadrages ne censurant pas la nudité ou la violence, ce qui faut souligner. Car, en effet, les scènes de ce film peuvent paraître dérangeantes pour certaines personnes. Le public qui ira voir Red Sparrow est averti : viol, tortures, langages crus, "extrême" violence (attention, il y a eu mille fois plus impressionnant), nudité frontale...

Le -12 ans français est, pour une fois, très limite pour ce genre de film. Pour son entraînement, Dominika doit se rendre dans une école où les jeunes recrues apprennent l'art de la séduction, fondamental dans leurs missions, on s'attend donc à certaines scènes, qui sont présentes et répétitives, quitte à devenir assez abusives.

Le casting n'est pas en reste. Jennifer Lawrence donne de son corps au sens propre comme au figuré et livre une prestation sans faute et crédible, après Mother! où la jeune oscarisée atteignait un cap, son ascension ne cesse de continuer dans un de ses rôles les plus mémorables. Matthias Schoenaerts (De rouille et d'os, Bullhead) est également irréprochable dans le rôle de l'oncle qu'on détesterait avoir. Joel Edgerton (Gatsby le Magnifique, Loving, It Comes at Night) est dans le même cas et on ne cesse de se demander qui il est réellement pendant ses 2h20 qui passent très vite, malheureusement. Les seconds rôles, dont Jeremy Irons (Mission), sont impeccables et nous font oublier sa performance "désastreuse" d'Alfred dans Batman V Superman. Charlotte Rampling est dérangeante tant l'interprétation de son personnage de "matronne" dans l'école est parfaite. Citons enfin Ciaran Hinds (Game of Thrones, Harry Potter) et Mary-Louise Parker (L'assassinat de Jesse James, Dragon Rouge, Red), également très bons.

Accompagné d'une excellente bande originale signée James Newton Howard (The Dark Knight, Hunger Games), le compositeur fétiche de M. Night Shyamalan , d'une réalisation très réussie, d'un scénario sans temps mort et d'un casting impeccable, Red Sparrow est donc un thriller parfait qui dérangera ou passionnera (tel est mon cas), mais en tout cas ne laissera personne indifférent tant les scènes de sexe et de violence sont nombreuses. Parfait !

CinAdri, au plaisir.

07/04/18.