Trois adolescents chauds du fion sont en route pour un plan cul avec une femme mûre dans leur région. Ils se retrouvent kidnappés par une secte de fondamentalistes chrétiens qui prennent le deuxième amendement très au sérieux, sous l'emprise d'un prêcheur charismatique incarné à la perfection par Michael Parks.
Premier film réellement sérieux de Kevin Smith, qui s'écarte fugacement des histoires de stoners qui font des blagues de bites, Red State est une oeuvre étrange et protéiforme qui a le mérite de ne jamais être prévisible et de changer de direction à plusieurs reprises, si bien que je n'avais sincèrement aucune idée de ce qui allait s'y passer, mais aussi quel était le prochain genre que le film allait agglomérer.
Smith a déclaré en interview qu'il avait fourré dans le script tout ce qu'il avait envie de filmer, parce qu'il sentait venir la fin de sa carrière, et qu'il voulait faire un vrai film, dans la lignée de réalisateurs qu'il admire sans en partager le talent, comme Tarantino ou les frères Coen (je cite approximativement). On retrouve tout ça clairement dans Red State : l'improbable mélange de genre, autant que les influences, et contre toutes attentes, ça fonctionne plutôt bien.
Le teen movie vire rapidement à l'horreur, puis au thriller et à l'action. C'est surprenant, plutôt original, et indiscutablement divertissant, d'autant que le script n'a pas peur de se débarrasser sans ménagement de ses protagonistes et parvient ainsi à créer une belle tension. Ajoutez la présence toujours remarquable de John Goodman, et vous avez un film honnête à défaut d'être mémorable.