Aprés l’échec de Top Cops, Kevin Smith décide de revenir au cinéma indépendant pour ce qu’il annonce être son dernier film, puis l’avant-dernier (au final, il tourne encore). Et il ne va pas faire les chose à moitié…
Le pitch du film est longtemps gardé secret. On sait juste qu’il s’agira d’un film d’horreur et qu’un des personnage est inspiré de Fred Phelps, un prédicateur particulièrement allumé. L’avant premiére se tient à Sundance où Smith fera un discours d’une demi-heure. Où il ne parle pas du film en lui même mais de sa méthode de distribution. Il a invité nombres de distributeurs et propose de le vendre aux enchéres. Enchère qu’il remporte lui même pour 20 dollars en annonçant qu’il distribuera donc lui même le film, refusant de le vendre à qui que ce soit. Et que par là même il espére prouver que n’importe qui peut faire un film (son budget est d’environ 4 millions d’euros). Une intervention à voir absolument et facilement trouvable sur Youtube.
Bref, c’est l’envie de faire, et de bien faire, qui transpire de ce film voyant trois jeunes ados rencontrer une femme qui se dit partante pour un plan à 4. Il se trouve qu’elle fait malheureusement parti de l’église de Cooper (et elle est même la fille de celui-ci), un prédicateur fanatique. Elle va donc les enlever et ses semblables veulent « purifier » les trois jeunes. Le début d’une horreur bien humaine d’autant que, assez vite, une équipe d’intervention de la police encercle le lieu, bien décidé à abattre tout les fanatiques…
Red State surprend forcément quand on s’est habitués aux comédies de Kevin Smith. Pourtant, il est impossible de ne pas y reconnaître sa patte dans les dialogues, toujours trés juste et réaliste. Et dans la performance de ses acteurs, avec un Michael Parks totalement investi livrant notamment un monologue impressionnant de 15 minutes. Violent et dur, le film n’épingle pas pour autant la religion mais bel et bien les fanatiques incapable de s’ouvrir sur autre chose qu’eux même (et donc de ne pas s’ouvrir). Et si, visuellement, on ne retrouve pas forcément le style du metteur en scéne, c’est pour le meilleur puisqu’il a ici fait confiance à une nouvelle équipe qui donne un résultat des plus réussit. Et permet au réalisateur de lancer une nouvelle phases dans sa carriére. Une phase qu’il continue avec Tusk…