OK Corral : longtemps je me suis demandé ce que venaient faire ces deux lettres O et K dans le titre du film ; ce n'est pas "d'accord Corral" ou "Corral affirmatif" mais "Old Kindersley Corral". On se sent presque mieux de le savoir...
Déjà le scénario de "règlement à OK Corral" a été écrit par Léon Uris, romancier très connu de divers ouvrages historiques comme "Mila 18", "le Hadj", "Exodus", "Armaggedon", etc ... bref rien à voir avec les westerns. Ce n'est pas grave, Uris étant une pointure (que j'apprécie par ailleurs), le scénario ne peut pas être mauvais. Ah si, il faut quand même dire que le scénario raconte un épisode historique puisqu'il y a bien eu, en 1881, un règlement de comptes entre le Marshall Wyatt Earp, son ami Doc Holliday et une bande de gangsters à Tombstone en Arizona. Maintenant, les détails, faut peut-être pas être trop exigeant.
Ensuite la musique est de Tiomkin avec une chanson entêtante qui accompagne le récit dans le film chantée par un chanteur folk, country ou jazz , en bref un crooner à la voix bien grave et bien dramatique. Une fois qu'on a écouté "OoooKkkeeeyyy Cooooraaal", on l'a en tête au moins pour huit jours. C'est pas grave car la chanson est superbe.
Parlons de la réalisation et de la mise en scène. C'est John Sturges à la manœuvre : on peut donc s'attendre au meilleur. Effectivement que ce soit les scènes en intérieur (exemple des scènes de saloon où les personnages sont mis en perspective de sorte que le spectateur conserve une vison élargie) ou les scènes en extérieur (exemple du règlement de comptes final où (probablement) plusieurs caméras sont utilisées de sorte à conserver une grande mobilité de l'action).
De même la photographie est très élaborée, en particulier les scènes de chevauchées dans le soleil levant ou couchant et surtout les scènes "romantiques" entre Burt Lancaster et Rhonda Fleming où les couleurs des vêtements de Rhonda Fleming sont accordées au paysage.
Le western vaut aussi et peut-être surtout par son interprétation.
Burt Lancaster endosse le personnage de Wyatt Earp dont on imagine bien toute la raideur et la rigueur. C'est le Devoir et le Bien.
C'est Kirk Douglas qui fait un numéro beaucoup plus complexe et plus intéressant de Doc Holliday, ancien dentiste reconverti dans le jeu et accessoirement en as de la gâchette ou du lancer de couteau. Un Doc Holliday gravement malade qui se soigne à coups de verres de whisky. Il vit et délaisse une femme au passé et à la mentalité troubles (Jo Van Fleet). C'est le Mal qui cherche à se racheter une conduite en devenant l'ami du Bien et en l'assistant.
Rhonda Fleming est une joueuse professionnelle, Laura Denbow, dont s'éprend Wyatt Earp qui est donc pas le personnage monolithique qu'on pourrait croire. Le personnage manque peut-être un peu de consistance.
Face au duo Earp/ Holliday, on trouve les bandits - tous finalement irrécupérables - parmi lesquels on ne s'étonnera pas de trouver Jack Elam, Dennis Hopper et Lee van Cleef.
Pour finir, "Règlement de comptes à OK Coral" est un bon western dont le combat final est l'aboutissement logique d'un long processus dans lequel les deux personnages principaux sont développés en détail.