Je n'en attendais pas grand-chose : un simple spectacle familial gentil et pas déplaisant. C'est un peu plus que ça. J'imagine que lorsqu'on connaît très bien le classique d'Hector Malot, les surprises sont très limitées et vu la durée du film, le montage a dû être intense pour parvenir à ces 110 petites minutes. Cette critique est donc clairement le point de vue d'un « profane ». Mais si c'est également votre cas, il n'est vraiment pas interdit d'apprécier une œuvre soignée, bien photographiée, renouant avec cette tradition de titres « à l'ancienne », certes sans réelle audace, mais aussi sans fausse note.
On s'intéresse, les personnages sont souvent attachants et la légère ambiguïté de Vitalis est intelligemment intégrée au récit. Le récit est clair, fluide, surprenant peu tout en offrant de jolis moments, la relation entre Rémi et son « mentor » nous touchant à plusieurs reprises, comme la présence d'animaux pas uniquement là pour amuser la galerie. Certains traits sont sans doute appuyés (notamment chez le « père » du garçon) et d'autres rôles trop peu exploités, notamment ceux de Lise et sa mère, pourtant intéressants.
Mais on se laisse porter par le romanesque de cette histoire assez étonnante, dont on comprend aisément que l'aspect « feuilletonnesque » ait tant séduit. Maleaume Paquin est un jeune héros convaincant et Daniel Auteuil se révèle être un Vitalis idéal. Enfin, que Rémi (surtout interprété par Jacques Perrin), désormais âgé, raconte son histoire à des enfants d'un orphelinat apporte un petit charme « désuet » loin d'être déplaisant, à défaut d'une grande originalité. Un joli film.