L'avenir voit la montée des eaux submerger bien des villes côtières. Miami en fait partie. Plus besoin d'être grand clerc pour deviner qu'il ne s'agit que d'anticipation et pas de science-fiction. Dans ce monde, des murs ont néanmoins été érigés pour sauvegarder une partie de cette cité à moitié engloutie. Lesdits murs séparent également les nantis de la frange plus modeste de la population, perpétuant ainsi un clivage ancien.
Certains habitants ne se réjouissant guère de cette société peu optimiste sur son avenir, le voyage dans le passé de sa mémoire est devenu une activité souhaitée. Hugh Jackman incarne un entrepreneur dont le métier est de faire voyager ses clients dans leurs souvenirs, favorisant la réminiscence heureuse, quoique addictive.
Secondé par une amie campée par une Thandiwe Newton toujours aussi bonne interprète, le bonhomme tombe un jour sous la charme d'une femme fatale que joue finement Rebecca Ferguson. Mais est-elle vraiment ce qu'elle paraît être ? Avec un tel casting, un monde aussi prémonitoire et une histoire à tiroirs, il y avait de quoi créer un récit à la Blade Runner.


He bien ce n'est selon moi pas le cas, le film se noyant dans son élan de bonne volonté.
Certes, l'image est magnifique, les plans superbes, les interprètes investis, la noirceur assumée. Car oui, il s'agit bien d'une romance mais plutôt qu'un bonbon acidulé, celle-ci à le goût d'un poison amer. Le héros pétri de fêlures s'en prend plein les gencives et s'entête malgré tout. Comme le chantaient les Rita Mitsouko "les histoires d'amour finissent mal, en général". Ce film l'illustre parfaitement.
En dépit de tous ces éléments soignés, l'alchimie n'a pas pris chez moi. Je n'ai pas accroché à cette idylle que j'ai regardé de bout en bout comme un visiteur devant un aquarium, contemplant ces créatures aquatiques s'ébattre vainement dans leur marasme. Je n'ai donc pas grand chose à reprocher à ce Réminiscences, hormis qu'il ne m'a pas ému une seule seconde. Je ne saurais d'ailleurs pas dire pourquoi. A chacun donc de se faire sa propre opinion car cette œuvre a tout pour séduire celle ou celui qui saura se monter réceptif.

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le 4 sept. 2021

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