Rendez-vous avec la peur par Etheroman
Un samedi soir tranquille. Fat, je zappai sans but après un repas méditerranéen bien arrosé d'un Amarone exquis. Et voilà que je tombe sur le début d'un film diffusé sur TCM. Un truc en noir et blanc. Je décidai de laisser tourner le générique pour voir si je me laisserais tenter par ce film surprise. Le nom de Jacques Tourneur apparaît. Rendez-vous avec la peur, alias Night of the Demon, sera mon film du samedi soir. Hop, hop, un petit tour sur Internet pour me renseigner un peu. Ben tiens, je suis béni, l'homme est un réalisateur émigré aux USA qui a fait une partie de son beurre dans des productions fantastiques, mon film de démon en tête. Ils ont pensé à moi sur TCM. En plus de ça, le film est en VO.
Tout pimpant de ces bonnes nouvelles, j'assiste à l'ouverture spectaculaire, mettant en scène un terrible monstre enflammé assassinant un homme terrorisé. Ca promet du pestacle!
Après cette introduction violente. Nous suivons l'enquête d'un ami de la victime, un Docteur émérite, qui veut prouver que ces rumeurs de monstres invoqués par un mystérieux sorcier ne sont que des histoires de bonnes femmes. Tout le film tournera autour d'événements étranges et inquiétants dont chacun, spectateur comme acteurs, se demandent s'ils sont le fruit de la paranoïa ou de véritables pouvoir magiques. Une politique de la frontière qui a fait ses preuves entre les mains des meilleurs réalisateurs de film à suspense.
Tourneur, paraît-il, l'inventeur de l'effet-bus qui fait aujourd'hui des ravages dans les séries B américaines, met en scène à merveille une enquête paranormale et les manifestations surnaturelles qui l'accompagnent. Le personnage du Docteur Karswell (tout le monde est Professeur ou Docteur dans Night of the Demon), le suspect, est particulièrement réussi et bien utilisé. J'ai entendu récemment qu'un méchant réussi était le garant d'un film réussi. Quoiqu'il en soit, c'est le cas ici. L'horrible bonhomme distille une assurance malveillante ainsi qu'une puissance infernale tout au long du métrage. Le doute reste pourtant souvent permis sur la véritable nature de son pouvoir. Le scenario n'est pas en reste puisque l'histoire est prenante de bout en bout. Le final aussi astucieux que réussi est marqué par une réplique mémorable (et il y en a de nombreuses autres): "You were right. Maybe it's better not to know. ".
Une belle découverte qui m'a donné envie d'en découvrir beaucoup plus sur Jacques Tourneur. Je n'ai malheureusement pas pu regarder le film qui suivait, I walked with a zombie, pour cause de lutin ayant fermé les stores de mes yeux un peu trop tôt.
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