Un film d’une rare beauté visuelle, mais plombé par une mise en scène amorphe et...
Renoir (2013) n’est pas à proprement parlé un biopic sur le célèbre peintre Auguste Renoir (1841/1919), en effet, le film se focalise uniquement sur les quatre dernières années de sa vie. L’action principale se déroule sur la Côte d’Azur, en 1915 au moment même où sa femme vient de mourir (en pleine Première Guerre Mondiale) et où ses deux fils aînés (Pierre & Jean) sont partis au front (et en reviendront blessés) pendant que le plus jeune est resté auprès de lui.
Un beau jour, une jeune femme apparaît de nulle part et va venir lui insuffler une nouvelle énergie, celle qu’il n’espérait plus. Lui redonnant ainsi un second souffle pour repeindre à nouveau autre chose que des natures mortes.
Gilles Bourdos, qui nous avait déçu avec le thriller Et après (2009), promettait ici de faire des merveilles (le thème principal et la distribution sont là pour le confirmer), mais la réalité est tout autre et on déchante très rapidement. A peine 120 minutes au compteur et pourtant on aurait juré qu’il les dépassait allègrement tant le film s’avère être contemplatif & terriblement amorphe. Pourtant on aurait voulu y croire, la direction artistique fait un sans-faute (Michel Bouquet, Christa Theret & Vincent Rottiers sont admirablement bien dirigé), ajoutez à cela une magnifique (et envoûtante) photographie aux couleurs chaudes nous rappelant sans cesse la Côte d’Azur (avec les somptueux décors extérieurs avec vue sur la mer). Mais malgré cela, il faut aussi rappeler que le film n’a absolument rien à nous apprendre sur Renoir, si ce n’est qu’il n’était pas tendre avec ses fils, mais qu’il était un peintre hors pair (la prochaine fois que l’on voudra en apprendre d’avantage sur un peintre, on ouvrira un bouquin sur l’Art plutôt que d’aller s’enfermer dans une salle de cinéma). Ajoutez à cela des dialogues d’une vacuité affligeante (ce qui aura tendance à nous enfoncer encore plus dans une somnolence latente et persistante). Reste au final un film d’une rare beauté visuelle (les plans, la photo, les décors et la sensualité de Christa Theret), mais hélas il en faut bien plus pour réellement tenir en éveille le spectateur durant toute la durée du film.
http://qr.net/ivn