Probablement à cause de son effet d'annonce peu judicieux, et parce que le film n'est pas une intrigue policière, "Meurtre à Montmartre" a été rebaptisé "Reproduction interdite", d'après le roman éponyme.
En effet, le film de Gilles Grangier est avant tout une histoire d'escroquerie aux faux tableaux dont le marchand d'art endetté joué par Paul Frankeur est un des acteurs.
D'un sujet qui, sans être spécialement astucieux, réserve quelques rebondissements inattendus et rationnels, Grangier propose une mise en scène efficace. C'est-à-dire que sa réalisation déroule l'intrigue avec concision, sans lourdeurs narratives ni séquences inutiles.
Sans doute le roman d'origine a inspiré un scénario bien écrit. Servis par des dialogues pertinents, les personnages font dans la sobriété; la direction d'acteurs est précise, ce qui permet aux comédiens d'être bons.
A un récit haletant ou au suspense intense, Grangier privilégie des caractères simples mais bien définis.