Reservoir Dogs par Nicolas Montagne
Pour son premier film, Tarantino choisit l'explorer un univers sordide: celui des gangsters. Ils ont plutôt des allures de Melville, avec ces costumes en noir et blanc et ces lunettes noires typiques, mais ils ne parlent pas comme dans un Melville. C'est en fait un film qui signe les prémices d'un renouveau du cinéma.
Le film, très violent, s'ouvre sur un homme en train d'agoniser sur une banquette arrière, couvert de sang, donnant la hauteur d'images de ce que nous allons voir. On avait déjà eu un aperçu du côté lyrique du film avec une discussion rafraîchissante sur l'éventuel énorme pénis qui ferait mal à Madonna dans Like a Virgin, mais on sait maintenant que le film sera également gore. On en a la confirmation tout au long du film, notamment avec la fameuse scène où, hors champ, un fou furieux découp l'oreille d'un flic au rasoir. Mais, plus qu'un prétexte à l'étalage de scènes crues, le film est avant tout un film de Tarantino, c'est-à-dire un film où l'on parle beaucoup, ce qui est l'occasion de de délivrer l'intériorité profonde de tous les personnages, tous aussi différents les uns que les autres, de Tim Roth à Harvey Keitel en passant par Michael Madsen et Steve Buscemi. Un casting incroyable pour un film parfois un peu longuet mais qui promet déjà une belle carrière au jeune cinéphile.