Hey, why am I Mr. Pink? Because you're a faggot.

Le dimanche 10 juillet 2016 je regardais pour la première fois le dernier Tarantino qui manquait à ma ciné-culture, ironiquement premier film du réalisateur. Reservoir Dogs donc, premier chef d’œuvre tarantinesque, à huit clos, ambiance braquage de banque qui a mal tourné. Après visionnage, une pensée m’a fugacement traversé l’esprit : « Bigre mais pourquoi donc ne l’ai-je découvert que si tard ? ». Car oui, ce film est une pépite cosmique, une prémisse ultime à ce qu’est devenu Mr. Tarantino, une sorte d’introduction à un Pulp Fiction, un Kill Bill ou un Boulevard de la mort. Je m’explique : on assiste là à un cinéma morbide, drôle et glauque, de façon à la fois bredouillante et affirmée. On regarde du Tarantino, en expérimentation mais tout de même parfaitement maitrisé. Punchlines qui claquent, situations absurdes, dialogues qui n’en finissent pas (mais tellement bons), malaises teintés d’hémoglobines et de sueurs, bref du Quentin classique quoi… donc génial…


L’écriture du film fonctionne terriblement bien, la réalisation est léchée, les dialogues sont percutants. Que demande le peuple ? Des acteurs bons et convaincants? Marché conclus ! Le casting est … ENORME. Pour la plupart des acteurs, le jeu est tout en nuance, passant du naturel simple avant braquage à l’explosivité émotionnelle par la suite. Tim Roth (Mr. Orange)? Il est juste parfait dans son personnage et crève complètement l’écran. Même si sa performance fait un peu oublier celle des autres acteurs, il convient de citer également Harvey Keitel (Mr White) et Michael Madsen (Mr. Blonde), qui sont très bons dans leurs rôles. Inutile de parler de la B.O absolument excellente et décalée, Quentin Tarantino s’étant fait maître en la matière. En parler ne serait que radoter sur un talent, que quasiment tout le monde s’accorde à lui donner (à raison bien sûr).


Par contre si Reservoir Dogs est un grand classique, je lui préfère Pulp Fiction. Cela ne tiens qu’en un seul et unique point : le manque de scènes cultissiment cultes. Bien que comportant des scènes absurdes et géniales, il manque ce « je ne sais quoi » de folie furieuse. Ce truc si décalé, si incongru, qui te marque au fer rouge et que tu cites en référence lors de discussions endiablées sur le cinéma autours d’une bonne bière. Pulp Fiction en contient des tas (l’overdose, la scène des toilettes, etc) là où Reservoir Dogs n’en a pas. Le film ne me marquera donc, que dans son ensemble.


Conclusion :Reservoir Dogs est un très grand film, premiers pas d’un réalisateur qui marquera les esprits pour longtemps. A regarder sans modération !


Critique originale

Koala_Barbu
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Retour vers le classique et Les meilleurs films de Quentin Tarantino

Créée

le 12 juil. 2016

Critique lue 383 fois

13 j'aime

Koala Barbu

Écrit par

Critique lue 383 fois

13

D'autres avis sur Reservoir Dogs

Reservoir Dogs
Sergent_Pepper
8

Omniscience fiction.

Il faut 7 minutes et 40 secondes au jeune premier Tarantino pour apposer sa patte unique au 7ème art, au cours d’une séquence dialoguée qui déclare avec autant de fracas que de nonchalance toute sa...

le 12 mars 2016

129 j'aime

6

Reservoir Dogs
Gand-Alf
10

Mad Men.

Flash-back. Seconde moitié des années 90. Je dois avoir douze ou treize ans, je délaisse petit à petit le monde de l'enfance pour celui de l'adolescence, les dinosaures et les transformers s'effaçant...

le 28 avr. 2013

124 j'aime

4

Reservoir Dogs
Strangelove
9

Master of puppets

Ils ne sont pas nombreux à avoir tapé juste dès le premier film et Reservoir Dogs est un coup de maître. Et quand on connait son histoire, on ne peut qu'admettre que ce film est un miraculé. Car si...

le 20 janv. 2016

81 j'aime

4

Du même critique

Réalité
Koala_Barbu
9

Un escalier de Penrose... en film !

Un cauchemar anxiogène, un rêve incompréhensible, une réalité abracadabrante: Réalité est un labyrinthe de l’esprit ou la sortie n’existe pas. Artistiquement et visuellement de grande qualité,...

le 30 mai 2016

9 j'aime

1

Rambo
Koala_Barbu
8

Beaucoup moins débile que ce qu'on m'avait dit.

Après avoir visionné Rambo I pour la première fois assez tardivement (22/07/2016), un point particulier m'a grandement surpris : c'est ça le film débile et sans fond que le grand publique aime à...

le 23 juil. 2016

8 j'aime

The Path
Koala_Barbu
5

Immersion au cœur d'une secte

The Path est une série nous plongeant dans une secte, en exposant les rouages et le fonctionnement de celle-ci. Si on pourrait la comparer avec la série The Leftovers, elle traite pourtant le sujet...

le 16 avr. 2016

6 j'aime

1