Cette critique fait partie de la liste "Resident Evil au cinéma"
https://www.senscritique.com/liste/Resident_Evil_au_cinema/1590276
Même constat que pour le premier volet, c'est à dire que vu mon éloignement de la saga vidéoludique, j'ai à présent un regard nouveau sur ce Resident Evil: Apocalypse (R2)...
Là aussi, je ne crierais pas au miracle (je suis encore lucide), mais la "trahison" concernant le Nemesis passe un peu mieux.
A l'époque, j'avais maudit le réalisateur (Alexander Witt reprenant le fauteuil de Paul W.S. Anderson) et le scénariste (le même Anderson) pour avoir transformé le Nemesis en allié d'Alice, à la fin du film.
Ceci dit, c'est pourtant l'évolution logique du destin de Matt (Eric Moebius dans R1) puisque le Nemesis est l'altération physique de celui-ci.
De plus, ce R2 est un peu plus fidèle au jeu qu'il adapte (soit Resident Evil 3: Nemesis), entre l'utilisation de certains persos issus dudit jeu (Jill Valentine, Carlos Oliveira, Nicholai Ginovaef, tous membres des S.T.A.R.S...) et reprends même certains plans de R3:Nemesis (quelques angles de vues sur les rues et le trajet du missile au-dessus de Raccoon City).
L'introduction du film reprends la scène finale du premier (pour les distraits ayant la mémoire courte) puis lorsque l'histoire de ce R2 commence, nous retrouvons avec plaisir les persos de R3:Nemesis...jusqu'à que la première apparition d'Alice (2004) , vienne gâcher le tout.
Une ridicule scène se déroulant dans l'église: Valentine, Peyton Wells (son partenaire dans le film) et la journaliste Terri Morales sont encerclés par les Lickers. Il y a de la tension, les créatures en CGI sont de meilleures factures que dans R1, tout ça, bon.
Soudain, une moto surgit au travers de la rosace (censée se trouver à au moins 5 mètres du sol) dans un ralenti post-Matrix, puis la bécane atterrit correctement sur le sol et finit en dérapage contrôlé (mais bien sûr...).
Évidemment, c'est Alice.
Celle-ci accélère à fond, lâche la moto (toujours au ralenti) et exécute un saut périlleux arrière qui traverse la travée centrale et percute un Licker.
De par la vitesse, la moto et la créature se retrouve dans les airs(...) et Alice tire directement dans le réservoir d'essence, en mode "bullet time".
Le tout s'enflamme, tandis que la caméra cadre Jovovich dans une posture "cool" (soi disant).
Un autre Licker rampant au plafond, Alice dégaine ses deux pistolets et tire (encore au ralenti) sur la pauvre bête, toujours dans des plans censés être "badass", mais qui sont lamentables au final.
Où comment flinguer un film dans son premier tiers...
Suit une scène où les fameux dobermans infectés par le T-Virus pointent le bout de leurs truffes (décomposées). Les chiens zombifiés, sont encore plus réussis que dans R1 mais hélas, c'est Alice qui va s'en occuper principalement.
Et là de la voir kicker du clebs en courant sur les murs, sautant de ci de là, bref c'est insupportable!
Survient la scène d'introduction de Nemesis, qui est pas si mal que ça.
Le maquillage de Paul Jones respectant assez bien l'apparence de cette icône (malgré un côté plus compact -autant en taille qu'en épaisseur- là où celui du jeu avait plus de prestance et d'agilité) et sa fameuse litanie ("Staaaars").
Mais plus tard -lors du premier contact entre Alice et Matt/Nemesis- la "Super Jaimie" saute un grillage de 2m50 (ou plus) de haut (déjà là...) mais Nemesis fait de même. On bascule alors dans le n'importe quoi, d'autant plus que la rigidité de Nemesis laisse deviner facilement un câble accroché à une grue...
Entre-temps, on aura eu droit à
-la propagation du T-Virus sur Raccoon City,
-au bad guy qui condamne la ville,
-au gentil scientifique (et handicapé) repenti qui veut qu'on lui rende sa fille (il engagera les "héros" pour le faire,
-à Alice qui fait du karaté acrobatique dans un cimetière (me rappelant la scène culte et fun du Braindead de Peter Jackson) contre les zombies qui sortent de leurs tombes (à la Thriller),
-à des méchants sbires qui meurent avec une facilité déconcertante,
-à une Jovovich courant à la verticale sur un mur et au combat mollasson qui s'en suit,
-à des gentils qui meurent,
-à une Alice qui est obligé de se battre contre Nemesis (sinon le bad guy tueras ses potes...) scène d'une vacuité scénaristique totale, mal cadré, mal filmée, mal montée, mal chorégraphiée et "s'aidant" d'un ralenti-accéléré d'une "foiritude" complète...
-et aussi à un "sidekick" stupide, censé être l'élément comique du film. En fait, c'est un abruti agaçant...
Well, en me relisant, tout cela semble bien négatif...
Et pourtant, malgré ces nombreuses scories, j'ai quand même réussi à passer un moment pas vraiment douloureux (enfin, c'est selon les scènes) et j'apprécie (bien que modérément) la cohérence scénaristique (dans le complot Umbrella VS Alice) entre R1 et R2.
Ceci dit, c'est le dernier film de la saga qui mérite d'être rattaché à la saga vidéoludique Biohazard/Resident Evil.
Les suivants n'auront quasiment plus aucun lien avec la création de Shinji Mikami mais renforcerons au contraire la croisade de l'insurpassable Alice...
"STAAARS...."