Il n’existe pas de film parfait. Soit. Trop de subjectivité en jeu, trop de paramètres à concilier pour faire l’unanimité. Alors comment parler d’une œuvre que l’on place au-dessus de tout ? Comment témoigner du profond émoi qu’elle a fait naître en nous, et qui depuis nous accompagne sans perdre de sa fraîcheur ?
Eh bien justement, en laissant de côté toute tentative d’objectivité pour se concentrer sur l’essentiel, ce lien intime entre soi et l’œuvre en question. A la limite, je veux bien concéder quelques imperfections au premier volet de la trilogie RVLF, fondatrice d’un mythe moderne, à moins qu’il ne soit hors du temps. Des faux-raccords ? Ok. Des invraisemblances ? Sans doute. Mais nom de Zeus, quelle révélation fut la mienne lorsque, petit enfant, entra dans ma modeste existence cette comédie de science-fiction née du tandem Spielberg-Zemeckis. Deux authentiques magiciens du septième art grand public.
Vous l’aurez compris, je compte parmi les fans absolus de cette histoire abracadabrantesque, avec donc une tendresse particulière pour l’épisode initial. Je ne sais pas pour vous, mais dès le générique je me laisse envoûter par le tictac de l’horloge du Doc. Puis par la séquence électromécanique qui réveille l’antre du savant fou. Puis l’entrée en scène de cet ado un peu trop rêveur qui sera à la fois le héros et l’élément perturbateur de son propre destin. Et ainsi de suite.
Pour le gamin avide d’aventures que j’étais à l’époque (et que j’essaie de rester), l’identification à Marty McFly fut immédiate. Un jeune gars cool, avec son skate, ses pompes Nike (placement produit oblige), sa jolie fiancée et son groupe de rock : il n’en faut pas plus pour être le roi du monde, me disais-je naïvement. Une version superficielle du rêve américain, qui prend une autre dimension dès qu’il se retrouve au volant de cette satanée DeLorean, improbable vaisseau menant à des univers parallèles.
Moi qui n’ai jamais eu d’atomes crochus avec les sciences, j’ai soudain éprouvé une vraie fascination pour les voyages dans le temps, en essayant de comprendre, avec mes connaissances limitées, quelles en seraient les conditions et les implications. Avant de me rendre compte, un peu plus tard, de la portée philosophique que contient également ce thème. D’autres livres, films ou séries l’ont d’ailleurs exploré. En tout cas, RVLF a imprégné mon imaginaire, et même façonné jusqu’à ma conception du réel, ainsi que toutes les notions fondamentales qui s’y rattachent. Rien que ça.
Sur le plan cinématographique, ce premier volet multiplie les prouesses. Outre les ingrédients habituels des grosses productions hollywoodiennes (humour, action, suspense), on peut aussi y trouver de quoi ravir les yeux et les oreilles : dans le présent des années 80 comme dans le passé des fifties, l’esthétique de l’image s’avère saisissante (un peu cliché tout de même), les références culturelles et musicales (Ah ce «Johnny B. Goode»…) bien senties, les acteurs principaux charismatiques à souhait, le tout servi par des dialogues savoureux (mention spéciale à la VF, une fois n’est pas coutume pour un film US). Sans oublier ces innombrables détails cocasses que l’on (re)découvre à chaque visionnage. Un pur bonheur !
Je pourrais disserter encore longtemps sur le sujet mais je vois que l’horloge tourne. Le présent de RVLF a beau appartenir déjà au passé, je pense que cette œuvre incomparable mérite de marquer les générations futures autant qu’elle a marqué la mienne. Allez je dois y aller, j’ai garé la DeLorean en double file.
To Be Continued…
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