Comment faire une suite à partir d'une blague, et surpasser l'original.

Quand l'idée d'une suite à Retour vers le Futur germe chez les studios, Robert Zemeckis et Bob Gale savent qu'il va falloir repartir de la blague de fin du premier film, dans laquelle on voit Doc, Marty et Jennifer filer à 88 miles à l'heure en direction du futur à bord d'une DeLorean désormais volante.
Mais plutôt que de faire une suite se déroulant uniquement dans ce lointain futur qu'est 2015, les deux compères trouvent plus interessant (à raison) d'utiliser le matériau de base du premier film (le voyage dans le temps) et de faire joujou avec. Et que c'est bon! Contrairement au premier film, cet opus est réellement un film de voyage entre les époques: la DeLorean fera 6 aller retours spatio-temporels. Elle est d'ailleurs maintenant quasiment présentée comme un personnage à part entière dans ce film, là ou elle était finalement assez peu présente dans le premier film.
On sent dans cet épisode une envie des créateurs de tenter des choses nouvelles: en témoigne le dédoublement d'acteurs (voir parfois plus) très fréquent, ou encore la visite de passages cultes du premier film avec un nouvel angle. Car la grande idée de ce chef d'oeuvre de divertissement est sans aucun doute de retourner au sens propre dans l'opus précédent. Ajoutons à cela des décors futuristes extraordinaires (un rêve de gosse ce 2015, finalement pas si loin de la réalité), une dystopie effrayante (Biff est d'ailleurs une parodie d'un Donald Trump avec beaucoup trop de pouvoir...prédiction?^^) et des personnages toujours simples mais attachants, dans une nouvelle courses contre les montres dans laquelle le temps n'est au fond rien qu'un concept abstrait empli de paradoxes, toujours expliqués à Marty (et donc au spectateur, car on suit encore une fois majoritairement l'histoire de son point de vue) par Doc avec une extraordinaire clarté.

En résulte la quintessence du divertissement! Un film extraordinaire, selon moi le meilleur et le plus représentatif de la culture des années 80 aux Etats-Unis, rempli de symboles désormais connus de tous (le Hoverboard, la voiture volante, Jaws 19, l'almanach des sports) que l'on voit, revoit et re revoit sans jamais se lasser.