Bien que ses films soient inégaux, Kiyoshi Kurosawa est certainement un des réalisateurs contemporains, œuvrant fréquemment dans le genre fantastique, les plus intéressants. Ici, comme dans Cure et Charisma, il mêle le polar et le film de spectre et confie à nouveau à Kôji Yakushô, toujours excellent, le rôle de l’inspecteur. Comme souvent Kurozawa, au niveau de la forme, excelle à plonger tout ce qu'il filme dans une atmosphère étrange et décalée, avec un minimum d'effets, et des plans et des mouvements de caméra d'une extrême précision. Sur le fond, comme l’écrit Jean-François Rauger dans son article du Monde « c'est la société japonaise contemporaine, sa transmutation sous les coups d'une modernité économique et technologique en perpétuel mouvement que le film décrit. Le fantôme incarne ici le remords d'une faute collective. Conséquemment, le film décrit aussi la lente contamination du quotidien par la désaffection des sentiments, la nécrose des relations humaines. ». Le film est fascinant et envoutant. Pour mes amis nancéiens il est disponible en DVD à la médiathèque de la manufacture.