Very bad trip en Australie.
Ted Kotcheff (celui qui nous fera Rambo quelques années plus tard) nous emmène pour son quatrième film dans un petit road-trip au fin fond de l'Australie, voyage qui commence dans le coin paumé des coins paumés, un bled composé d'une école et d'une gare (on n'en verra rien d'autre).
Le film commence par la fin de la journée de classe des écoliers, silencieux et immobiles. Ils ne font rien, le professeur, du nom de John Grant, non plus. Ça sonne, tout le monde se casse, Grant aussi. Lui se taille vite fait à Sydney pour retrouver sa copine, la mer et la civilisation. On comprend de suite qu'il n'aime pas l'endroit où il travaille. Il se dépêche de terminer sa bière au bar (qu'il ne finit pas, pris de court) pour prendre ce fameux train qui l'emmène vers Sydney. Celui-ci fait escale à Yubba, petite bourgade tranquille remplie de gens sympathiques qui parlent fort et qui boivent beaucoup. Grant doit attendre une nuit ici pour reprendre le train le lendemain. Sauf que c'est ici que ses ennuis commencent.
Hypnotique, enivrant, saoulant, ce film est incroyable tellement l'histoire est folle. Folle car en la résumant, elle parait complétement débile et improbable. Sauf que ce qui se passe à l'écran nous parait foutrement bien réel et possible. Piégé dans une spirale infernale qui a commencé par son envie d'échappatoire, "Réveil dans la terreur" est un film incroyable sur l'addiction. Ici l'addiction à l'alcool. On est piégé avec le héros dans une spirale infernale qui est presque impossible à arrêter, où le lieu est la représentation mentale de la prison psychologique du héros.
C'est difficile à décrire, mais l'expérience est sidérante. J'ai eu du mal à comprendre le film de facto à la sortie de la salle (vu sur grand écran), mais avec le recul, celui-ci devient très clair. On repense sans le vouloir à des scènes à la limite du psychédélique, on revoit ces personnages, leurs folies, leurs violences, leurs aspects respectables. Complétement borderline, c'est un film à part, une véritable expérience. Un petit bijou méconnu en fait.